L’Afrique poursuit-elle son décollage économique ou les économies du continent commencent-elles à s’essouffler ? A la lecture des statistiques de ces dernières années, on pourrait croire que la machine économique africaine a commencé à ralentir : entre 2010 et 2015, la croissance du continent a été de 3,3% en moyenne. Dans une étude publiée jeudi 15 septembre et intitulée « Lions en mouvements », le cabinet de conseil McKinsey explique qu’il s’agit surtout d’une illusion d’optique : si certains pays ont vu un ralentissement important de leur croissance, d’autres continuent à connaître un réel dynamisme économique. Selon McKinsey, il y a même quatre bonnes raisons pour lesquelles ce dynamisme devrait se poursuivre sur le long terme.
Première raison selon McKinsey de croire au dynamisme africain : l’Afrique est le continent qui connaît l’urbanisation la plus rapide au monde. Dans la décennie à venir, selon le cabinet de conseil, 187 millions d’Africains devraient rejoindre les villes du continent, l’équivalent de dix fois la ville du Caire. Or, l’urbanisation est un puissant moteur de croissance. Elle est synonyme de productivité plus forte et de consommation plus importante.
Deuxième raison : la vitalité démographique du continent. McKinsey estime qu’à échéance 2034, la force de travail de l’Afrique dans son ensemble sera plus importante que celle de la Chine ou de l’Inde.
Troisième raison : l’accélération du changement technologique en Afrique. La pénétration rapide de l’internet et du téléphone portable dans les sociétés africaines crée d’énormes opportunités économiques et transforme à grande vitesse les secteurs de la banque, la santé, la distribution, l’éducation. Le rapport cite des estimations selon lesquelles dans une dizaine d’années, internet pourrait représenter 10% de la croissance africaine.
Quatrième et dernière raison qui permet selon McKinsey d’imaginer une croissance africaine sur le long terme : l’Afrique continue à disposer de ressources abondantes. Elle détient par exemple 60% des terres cultivables mondiales et réalise 10% des exportations de pétrole et de gaz de la planète.
avec rfi