Trois industriels et un financier sont en lice pour remplacer le président Gérard Mestrallet. Le conseil d’administration du groupe se réunit ce vendredi, et de nouveau la semaine prochaine.
C’est la dernière ligne droite. L’épineuse succession de Gérard Mestrallet, le président d’Engie, doit se régler dans les jours qui viennent. Selon nos informations, le conseil d’administration se réunit ce vendredi pour étudier la liste de quatre candidats proposée par le comité des nominations qui s’est lui-même tenu mercredi. Une autre réunion du conseil semble prévue la semaine prochaine, preuve que les choses s’accélèrent et que la décision est “imminente” selon un proche du dossier. Elle devrait intervenir d’ici mi-février, pour être entérinée à l’assemblée générale du 18 mai.
Les quatre prétendants seraient tous des hommes, dont trois industriels et un financier. Parmi eux, le nom de Fabrice Brégier, patron d’Airbus et déjà administrateur d’Engie circule. Il faisait figure de favori pour l’État il y a encore quelques mois, notamment car il connaît déjà bien le groupe. Mais les affaires de corruption chez Airbus handicapent sa candidature.
Clamadieu fait figure de favori
Le nom de Jean-Pierre Clamadieu, patron du chimiste Solvay, revient avec insistance, certains n’hésitant pas à dire qu’il “tient la corde”. Ces dernières années, son nom avait circulé pour la direction d’EDF, d’Areva et déjà d’Engie… en 2016. Il doit a priori quitter ses fonctions chez Solvay l’an prochain. Il connaît bien Isabelle Kocher pour la côtoyer au conseil d’administration d’Axa. Selon une source, la patronne d’Engie ne souhaiterait pas qu’il soit président, craignant sa trop forte implication dans la gestion du groupe.
D’autres sont régulièrement cités comme Frédéric Lemoine, ancien président d’Areva et patron de la société d’investissement Wendel. Il connaît bien ce genre de poste pour avoir été président du conseil de surveillance d’Areva.
Cohabitation avec Isabelle Kocher
Le profil de Yann Delabrière, ancien patron de Faurecia parti chez Zodiac, a aussi été étudié. Mais il est handicapé par son âge, 67 ans et serait pressenti pour la présidence du spécialiste de la sécurité Morpho. En interne, le nom de Pierre Mongin, actuel secrétaire général a souvent été cité. Mais les récentes recommandations de l’Institut français des administrateurs (IFA), qui préconise que les présidents n’aient pas auparavant occupé de poste opérationnel dans la même société, l’handicapent sérieusement.
L’heureux élu devra cohabiter à la tête d’Engie avec la directrice générale Isabelle Kocher, 51 ans. Celle-ci continuait, ces dernières semaines, à militer pour devenir PDG alors même que l’État, actionnaire à 24%, a décidé depuis plusieurs mois de conserver un président non-exécutif. Son insistance semble d’ailleurs agacer bon nombre de décideurs au sein du groupe et du gouvernement. Mais son avis, bien que consultatif, pèsera dans le choix du président. Pour éviter de nouvelles frictions à la tête d’Engie comme il y en a depuis maintenant quatre ans…
Avec bfm