L’Espagne mettra vendredi en place une quatorzaine obligatoire pour tous les passagers arrivant de l’étranger, alors qu’elle débute le déconfinement de rigueur depuis la pandémie de Covid-19. Le projet d’une mesure similaire en Grande-Bretagne émeut les compagnies aériennes easyJet ou British Airways tout comme l’aéroport de Londres-Heathrow.
A partir du 15 mai 2020, tout personne entrant en Espagne sera place en quarantaine de 14 jours, le gouvernement précisant hier que « l’évolution favorable de la situation épidémiologique dans notre pays et le début du déconfinement demandent un renforcement des mesures de contrôle ». La mesure est pour l’instant annoncée jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire le 24 mai – une date qui pourrait encore changer. Durant ces 14 jours, les personnes confinées « pourront être contactées par les services sanitaires pour leur suivi » ; elles ne seront autorisées à sortir que pour acheter des produits de première nécessité ou se faire soigner, le port du masque étant obligatoire.
L’annonce concerne évidemment le transport aérien et le tourisme au premier chef ; elle exclut en particulier les équipages de compagnies aériennes, le fret aérien ou routier, les personnels soignants et les travailleurs transfrontaliers « s’ils viennent en Espagne travailler » ; avec une condition, ne pas avoir été en contact avec des personnes contaminées par le coronavirus : un formulaire médical avec coordonnées devra être fourni à l’arrivée. Les compagnies aériennes et les voyagistes ont été invités à « informer leurs clients de cette mesure avant toute vente de séjour ou de billet d’avion ». Les voyageurs devront fournir un formulaire médical avec leurs coordonnées à leur arrivée sur le sol espagnol.
Au Royaume Uni où le gouvernement annonçait dimanche une mesure similaire « bientôt » pour les vols venus de l’étranger, qui exclura ceux arrivant de France ou d’Irlande, la peur d’un impact sur la reprise du trafic aérien avait immédiatement ému le secteur. La low cost easyJet a plaidé pour que la quatorzaine ne soit imposée que pour « une courte durée », pendant que le pays reste en confinement, et qu’elle soit « réexaminée » régulièrement. Selon le patron du groupe IAG, British Airways « lutte pour sa survie » mais avait prévu de reprendre « assez significativement » les vols en juillet ; « je pense que nous aurons à revoir cela », a déclaré Willie Walsh. Airlines UK, qui représente les compagnies basées au Royaume Uni, a demandé un « plan de sortie crédible »
L’aéroport de Londres-Heathrow a de son côté indiqué que son trafic avait reculé de 97% en avril, à environ 200.000 passagers essentiellement à bord de vols de rapatriements. Cela correspond à une journée de trafic en temps normal a précisé le gestionnaire qui ne prévoit pas de reprise à court terme – et voit donc d’un mauvais œil tout nouvel obstacle au voyage en avion. D’autant qu’on ne sait toujours pas si cette mesure sera imposée dans tous les aéroports britanniques ou seulement à ceux d’Angleterre, les gouvernements d’Ecosse, d’Irlande du Nord et du pays de Galles ayant jusque là refusé de parler de déconfinement.