Au Qatar National Bank Tunisie (QNB) rien ne va plus. La banque a aligné en 2016 sa quatrième année déficitaire de suite et se trouve face à l’obligation de l’application des dispositions de l’article 388 du Code des sociétés commerciales. Analyse.
La QNB vient de publier ses états financiers annuels relatifs à l’exercice 2016. La banque a réussi à augmenter sensiblement ses ressources. L’effort de collecte s’est matérialisé par une hausse de 114,2 millions de dinars des dépôts de la clientèle, soit une amélioration de 29,2% totalisant 505 millions de dinars dont 41% de dépôts à vue. Les crédits accordés à la clientèle ont progressé de 7,9% à 821 millions de dinars.
La montée en taille des crédits et dépôts de la banque ne s’est pas répercutée positivement sur la rentabilité. Après une hausse remarquable de 64,6% en 2015, la marge d’intermédiation bancaire régresse en 2016 de 16,4% au niveau de 28,8 millions de dinars, représentant 83% du PNB de la banque.
De son côté, la marge sur commissions se contracte de 5,7% à 5,63 millions de dinars. Quant à la marge nette sur revenus de marché, elle est passée de 61 mille dinars fin 2015 à 256 mille dinars en 2016, soit l’équivalent de 0,7% seulement du PNB.
En effet, et malgré des revenus du portefeuille titre commercial, investissement et des opérations financières de 12,25 millions de dinars, la banque a constaté des pertes sur portefeuille titre commercial de 11,996 millions de dinars, tout comme l’année précédente avec une charge de 14,284 millions de dinars. Ces pertes sont comptabilisées en contrepartie d’intérêts sur opérations de SWAP avec la Banque centrale.
La banque affiche ainsi un PNB de 34,7 millions de dinars contre 40,5 millions l’année précédente, soit une baisse de 14,3%.
Par ailleurs, le coût du risque s’est amplifié. Les dotations aux provisions et résultat des corrections de valeurs sur créances, hors bilan et passif, se sont élevées à 27,4 millions de dinars à fin décembre 2016 contre 13,5 millions en 2015, soit une hausse 109%. Les charges de personnel ont également augmenté de 22% à 25 millions de dinars.
Résultat des courses, la banque dégage un résultat net déficitaire de 33,36 millions de dinars. Ainsi, après quatre années successives de déficit, les fonds propres nets de la banque passent à 77,6 millions de dinars, pour un capital social de 160 millions de dinars.
Le rapport général des Commissaires aux comptes mentionne que la banque ne respecte ni les ratios de solvabilité (minimum règlementaire de 10%) ni les normes de concentration et de division des risques prévues par les articles 1 et 2 de la circulaire 91-24 de la BCT.
D’un autre côté, le rapport indique que les fonds propres de la banque sont devenus en deçà de la moitié de son capital social. Par conséquent, la banque se trouve face à l’obligation de l’application des dispositions de l’article 388 du Code des sociétés commerciales.
Avec ecodafrik