Donald Trump sera plus que jamais cette semaine sous les feux de l’actualité à l’occasion de la convention républicaine qui doit s’achever jeudi par son investiture pour l’élection présidentielle du 8 novembre, sur laquelle bien peu osaient parier il y a un an. Il a présenté samedi Mike Pence, son colistier dans la course à la Maison blanche.
Le choix de Mike Pence, 57 ans, a été largement salué au sein du Grand Old Party, dont beaucoup de membres continuent de penser que Donald Trump n’est pas assez conservateur à leur goût.
L’unité du parti
C’est sans aucun doute un choix qui vise à refaire l’unité du parti républicain. Trump l’assume pleinement et l’a fait savoir ce week-end pour rassurer sa base électorale. “Le gouverneur de l’Indiana, Mike Pence, a été mon premier choix. J’admire le travail qu’il fait, notamment dans l’Etat d’Indiana”, a déclaré Donald Trump lors d’un discours d’une demi-heure à New York.
Mike Pence est issu de l’aile la plus conservatrice du parti républicain, et Donald Trump, qui cherche à élargir son aura au sein d’un électorat républicain que son nom divise, l’a présenté comme son parfait complément pour un “ticket” républicain. C’est donc un homme politique expérimenté, doué de la sensibilité du Middle West, doublé d’un ardent républicain qui a accepté de faire la course à la Maison Blanche avec Trump.
“Unissons-nous en tant que parti, en tant que personnes, en tant que mouvement, pour que l’Amérique redevienne grande, et cela commencera lorsque Donald Trump deviendra le 45e président des Etats-Unis d’Amérique”, a dit pour sa part Mike Pence.
Un réseau bien ficelé
Cette annonce a été très bien accueillie par les grandes figures du parti. Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell du Kentucky a expliqué que Mike Pence était un bon choix de Donald Trump. Il avait en effet à plusieurs reprises, durant la campagne, reproché au magnat de l’immobilier son manque de discipline.
Autre soutien de taille de Pence : Paul Ryan, colistier de Mitt Romney lors des présidentielles de 2012. Ce dernier a approuvé : “Ce n’est pas un secret, je suis un grand fan de Mike Pence. Nous sommes de très bons amis”, a-t-il affirmé.
Pence peut également se targuer d’avoir un réseau bien fourni. Il est proche des frères Koch, magnats multimilliardaires de l’industrie pétrochimique et habituels soutiens financiers des candidats républicains. Les différents dérapages de Trump les avaient refroidis pendant cette première phase des primaires. Ils avaient alors déclaré qu’ils ne donneraient pas un sous au parti républicain pour ces élections. Le choix de Pence facilitera-t-il le dialogue entre Trump et les frères Koch ? Selon le Washington Post, ce n’est pas si certain tant les milliardaires sont remontés contre le magnat de l’immobilier.
Mike Pence, un colistier très conservateur
Mike Pence est un ancien présentateur de radio, qui s’est reconverti dans la politique. Cet homme, originaire du Midwest et élevé dans une famille catholique irlandaise pro-démocrate, est entré au parti républicain en 2013. Il est devenu cette année le gouverneur de l’Indiana. Mais ce quinquagénaire proche de la droite évangélique traîne quelques casseroles. Il a voté en mars dernier l’une des lois contre l’avortement les plus restrictives des Etats-Unis. Elle interdit l’IVG dans les cas où le fœtus souffre d’une anomalie.
L’an dernier, il s’en était pris à la communauté LGBT en passant une loi autorisant certains commerces et restaurants à refuser d’accueillir des personnes homosexuelles. Ce n’est pas tout puisque cette loi permettait également aux entreprises de refuser de vendre des assurances aux Américains membres de LGBT. Pour protester contre cette politique, de nombreuses sociétés avaient décidé de quitter l’Etat de l’Indiana.
L’équipe de la démocrate Hillary Clinton a dénoncé de son côté le “choix le plus extrême jamais vu depuis une génération”. Le président de l’équipe de campagne de l’ancienne secrétaire d’Etat, John Podesta, a vivement réagi en rappelant aux électeurs que Mike Pence avait promulgué une loi dite de liberté de religion considérée discriminatoire par les défenseurs des droits des gays et lesbiennes, ainsi qu’une loi très restrictive sur l’avortement, bloquée par la justice fédérale.
“C’est Donald Trump, mais avec une coupe différente”, a ironisé pour sa part Hillary Clinton sur Twitter en montrant en quoi les deux hommes étaient identiques sur de nombreux points.
avec yahoo