Au niveau mondial, en 2016/17, la production de riz afficherait un nouveau record tandis que la consommation ne progresserait que modérément. En outre, le commerce mondial fléchirait étant donné les bonnes récoltes attendues dans les pays importateurs, selon les estimations du Département américain de l’Agriculture (USDA) dans son étude publiée hier.
Une production africaine qui caracole….
Cette situation mondiale se reflète au niveau de l’Afrique sub-saharienne (voir tableau ci-dessous). Saproduction rizicole atteindrait un record de 15,4 millions de tonnes (Mt) en 2016/17, après avoir déjà fait un bond de 16,3% ces 5 dernières campagnes, passant de 13 Mt en 2011/12 à 15,1 Mt en 2015/16 ; elle est estimée atteindre 15,4 Mt en 2016/17. “En Afrique de l’Ouest, la production progresse en Côte-d’Ivoire, Guinée, Mali, Sénégal et Sierra Leone grâce à une extension des surfaces et des meilleurs rendements. En revanche au Nigeria, la production pourrait reculer de 3% en raison des mauvaises les conditions climatiques”, souligne Patricio Mendez del Villar dans sa dernière lettre mensuelle Osiriz . “Madagascar et Egypte verraient aussi leur production baisser en 2016.”
L’Afrique sub-saharienne demeure cependant un nain à l’aune mondiale, en ne représentant que 3,2% de la production globale qui devrait atteindre 480,7 Mt. La Chine et l’Inde, à elles seules, représentent plus de la moitié de cette production mondiale.
…face à une consommation forte mais en-deçà
Une production en Afrique sub-saharienne qui, d’ailleurs, augmente plus vite, ces dernières années, que sa demande. De 2011/12 à 2015/16, sa consommation a augmenté de 11,3%, passant de 23,8 Mt à 26,1 Mt et devrait atteindre 26,5 Mt en 2016/17. A noter que la consommation de riz en Afrique sub-saharienne ne représente encore que 5,5% de la consommation mondiale en 2015/16. Sans surprise, elle se situe loin derrière l’Asie de l’Est (162 Mt), l’Asie du Sud (144 Mt) et l’Asie du Sud-Est (103 Mt), mais figure en 4ème position mondiale devant l’Amérique du Sud (14,5 Mt).
Des importations en baisse
Côté importations, sur les cinq dernières campagnes, l’Afrique sub-saharienne évolue en dents de scie mais sont globalement stables : ses importations oscillent entre un plus bas ces cinq derniers années, de 10,9 Mt en 2014/15 à un plus haut de 12,6 Mt la campagne précédente. En 2015/16, elles seraient de 11,2 Mt mais régresseraient, selon l’USDA à 10,9 Mt en 2016/17. Une analyse que confirme Osiriz : “La demande d’importation [en Afrique sub-saharienne, Ndlr.] serait en baisse, pour la première fois depuis 2008. Cette baisse reste cependant conditionnée à la réduction effective des importations nigérianes.” L’Afrique sub-saharienne qui se maintient au premier rang des importateurs mondiaux, devant l’Asie de l’Est (6,6 Mt), représente 28,3% du total des importations mondiales.
Plus précisément, la bonne récolte attendue en Côte d’Ivoire devrait lui permettre de réduire de 100 000 t ses importations en 2016/17qui n’atteindraient que 900 000 t. Au Nigeria, les mesures contre les importations de riz, notamment par les frontières terrestres, et les restrictions de devises porteraient leurs fruits : ses importations chuteraient de 300 000 t à 2 Mt. En revanche, les achats du Sénégal demeureraient stables, à 990 000 t avec une demande stable en brisures de riz d’Inde et de Thaïlande. AuGhana, les importations grimperaient de 20 000 t à 600 000 t.
Ailleurs sur le contient, l’Afrique du Sud verrait ses importations baisser de 75 000 t à 925 000 t, la récolte de maïs devant se redresser ce qui réduira la demande en riz.
avec commodafrica