Dix-huit candidats à l’élection présidentielle qui s’est tenue dimanche au Mali ont rejeté mercredi à Bamako les résultats du scrutin, avant même leur publication officielle, estimant qu’ils sont entachés d’ »irrégularités », dans une déclaration commune.
Des candidats à l’élection présidentielle réclament les résultats
« Nous n’accepterons pas des résultats affectés par (des) irrégularités », entre autres le « bourrage d’urnes et l’attribution de résultats fantaisistes à des candidats » ou encore l’ »utilisation frauduleuses de certaines cartes d’électeurs non retirées » et l’ »utilisation illégale de procurations dans certains bureaux », a dit Modibo Koné, au nom des 18 candidats.
Face aux « graves et multiples anomalies qui ont émaillé le processus électoral avant et pendant le scrutin », ces candidats de l’élection présidentielle demandent « instamment (la) publication de tous les résultats » de même que celle du « nombre de procurations utilisées », et ce « bureau par bureau », a ajouté M. Koné, en présence du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, dans une salle de la maison de la presse archi-comble.
Tout comme la mission d’observation de l’Union européenne (UE), les 18 candidats ont également réclamé « la publication de la liste détaillée des localités et des bureaux de vote où l’élection n’a pas pu se tenir ».
Récusée pour son « manque de rigueur et d’attachement au respect du droit » selon la déclaration, la Cour constitutionnelle a été indexée à plusieurs reprises lors de la conférence de presse qui s’en est suivi, notamment par un autre candidat, Mohamed Aly Bathily, ancien ministre de la Justice d’Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), le président sortant qui brigue un second mandat.
Maître Bathily a vertement critiqué l’institution, accusée d’être « sortie de la légalité » pour faire de la « politique », en autorisant l’octroi de procurations « sur la base d’une liste communale (…) au mépris de la loi », qui stipule « clairement » que ces documents concernent des votants d’ »un même bureau de vote » et « une personne ne peut disposer de plus de deux procurations ».
« Dans une même commune, il peut y avoir plusieurs bureaux de vote. (…) Les procurations se sont retrouvées en masse dans le processus électoral sans qu’on puisse les contrôler », a dénoncé Maître Bathily, souhaitant que la Cour, dans sa composition actuelle, « se retire » au profit « d’autres juges ».
Dimanche, plus de huit millions d’électeurs maliens étaient appelés à élire leur futur président, parmi 24 candidats. Pour diverses raisons dont des « attaques à main armée », le scrutin n’a pu avoir lieu dans 716 bureaux de vote sur 23.041 au total selon le gouvernement.
Avec afrique-sur7