L’ancien président de la République du Ghana, Jerry Rawlings s’intéresse de très près à l’élection présidentielle camerounaise du dimanche 07 octobre passé. Il s’attaque ouvertement au président Paul Biya (85 ans dont 36 à la tête de la magistrature suprême) et lui demande de quitter le pouvoir
Se basant sur son exemple et en citant au passage, Abdou Diouf et Maître Wade au Sénégal, Nelson Mandela en Afrique du Sud, il demande à Paul Biya de céder le pouvoir pendant qu’il est encore possible de le faire dans la paix.
Rawlings, parle également de la crise anglophone
“Au Cameroun, par exemple, une nation jumelée de deux anciens territoires confiés aux Nations Unies qui ont bénéficié d’un semblant de paix depuis 1961 à 57 ans mais qui se dégrade actuellement rapidement dans un conflit à grande échelle …” (J. Rawlings)
“Au Cameroun par exemple; une nation jumelée de deux anciens territoires confiés aux Nations Unies qui jouissait d’un semblant de paix depuis 1961 à 57 ans mais qui se dégrade actuellement rapidement en un lieu de conflit à grande échelle. J’inviterai l’ONU et l’UA à se pencher sur le cas du Cameroun car nous ne pouvons pas imposer de solutions superficielles à la moitié anglophone du pays. J’inviterai également la France et le président Macron à être considérés comme une partie de la solution pour sauver la situation et rétablir la justice et l’équité dans cette partie du pays. L’humanité en a assez de ses effusions de sang sur les ressources naturelles, qui devraient plutôt profiter à leurs vies! ” VIDEO
J. Rawlings
« j’exhorte une fois de plus le président Camerounais Paul Biya, à céder le pouvoir afin d’éviter une période très sombre que vivra, inévitablement nos frères camerounais si la transition n’est pas faite dans la paix » martèle Jerry Rawlings.
Rawlings insiste sur le fait que « Certains présidents africains doivent arrêter d’être l’enfer pour leur pays » ajoute-t-il.
Il poursuit, selon nos confrères, en affirmant que si feu le président Amadou Ahidjo voulait mourir au pouvoir il serait sans doute encore là et Paul Biya n’aurait jamais accéder à la magistrature suprême, vu son âge aujourd’hui.
Laisser un pays dans une division tribale est le pire des héritages qu’un président puisse laisser à nos jeunes, « car cela prend, dit-il, au moins 3 décennies, c’est-à-dire 30 ans pour abaisser une crise ethnique.
“On peut juger mes dires par le cas ivoirien. Voici plus de 20 ans et ils ne sont pas encore au bout de leur problème de succession à Houphouët Boigny» conclut-il
Jerry Rawlings, rappelons le, avait accepté les résultats des urnes en décembre 2000 en cédant pacifiquement le pouvoir le 7 décembre de la même année, au candidat du Nouveau Parti patriotique (NPP), John Kufuor dans une alternance pacifique
Rappelons également que ce n’est pas la première fois que le ghanéen se prononce sur une question d’actualité relative au Cameroun, Jerry Rawlings avait décrit la crise anglophone comme une « situation horrible », tout en indiquant que le président Biya est le seul « responsable des atrocités commises sur minorité anglophone »
Avec africa24