Une quarantaine d’intellectuels, professeurs, notables et membres de la société civile du Burkina Faso ont demandé lundi à la population et aux candidats de ne pas utiliser le ressort ethnique ou religieux lors de la campagne des élections présidentielle et législatives du 29 novembre.
Dans cet « appel à la retenue dans le discours politique », les signataires « condamnent fermement l’utilisation de l’appartenance religieuse et ethnique comme moyen de conquête du pouvoir ».
Ils appellent « tous les partis politiques et tous les candidats à s’engager officiellement à bannir de leurs discours la référence aux identités, à l’origine ethnique ou religieuse avant, pendant et après les élections ».
« Nous appelons les autorités religieuses et coutumières ainsi que les leaders d’opinion à rappeler à la raison républicaine les hommes politiques tentés par le discours identitaire et à dénoncer de telles dérives comme de graves menaces à la cohésion nationale », affirment les signataires parmi lesquels Cheriff Sy, président du parlement de transition, et Guy Hervé Kam, le leader du Balai citoyen.
Parmi les autres signataires figurent plusieurs directeurs de médias, des chercheurs ou des artistes célèbres comme Smockey. Ils demandent également aux « autorités judiciaires et administratives compétentes » de sanctionner « avec la plus grande fermeté tout propos politique déviant qui prendrait appui sur le fait ethnique ou religieux ».
Le précédent Ablassé
Une interview du candidat Ablassé Ouedraogo à Jeune Afrique en juin dernier avait soulevé une polémique. L’ancien ministre des Affaires étrangères avait affirmé qu’être mossi et musulman étaient des « atouts » en vue de l’élection présidentielle à laquelle il est candidat.
Au-delà de la polémique autour du candidat du Faso autrement, certains observateurs estiment également que le principal handicap de Zéphirin Diabré, un des favoris du scrutin, est le fait qu’il soit de l’ethnie « bissa », minoritaire.
avec jeunefrique