Neuf personnalités politiques se sont officiellement portées candidates pour obtenir l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020… et barrer la route d’un second mandat de Donald Trump.
Le sénateur du New Jersey Cory Booker a confirmé qu’il était candidat à l’investiture démocrate. Âgé de 49 ans, il est un critique très actif de Donald Trump et défend un programme progressiste sur de nombreuses questions de société comme la légalisation de la marijuana, le mariage pour tous et la législation sur les armes à feu. Il était un des politiciens démocrates visés par une série de colis suspects, en octobre dernier. S’il est élu, il serait le premier président américain célibataire depuis Grover Cleveland, en 1885.
Autre espoir des démocrates, la sénatrice de Californie Kamala Harris a officialisé sa candidature en janvier. L’ancienne procureure de San Francisco et première procureure générale de Californie, élue en 2016, s’est illustrée dans les médias ces derniers mois par sa pugnacité lors d’auditions devant des commissions sénatoriales, notamment de Brett Kavanaugh, nommé par Donald Trump pour siéger à la Cour suprême. Née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, la quinquagénaire avait choisi un jour férié aux Etats-Unis, célébrant l’anniversaire de la naissance de Martin Luther King, pour annoncer sa candidature. Sa soeur Maya, avocate, était une conseillère lors de la campagne d’Hillary Clinton en 2016.
L’ancien maire de San Antonio (Texas) Julian Castro avait été nommé secrétaire au Logement de la deuxième administration de Barack Obama. Âgé de 44 ans, ce petit-fils d’un immigré mexicain compte axer sa campagne sur sa politique sur l’immigration, luttant contre le mur que Donald Trump souhaite construire le long de la frontière mexicaine. Pour son premier déplacement en tant que candidat, il s’est rendu à Porto Rico à la rencontre des sinistrés de l’ouragan Maria, délaissés par les autorités fédérales. Son jumeau Joaquin Castro est lui aussi un politicien démocrate, représentant du Texas à la Chambre et président du caucus hispanique.
La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren est une des cibles favorites des critiques de Donald Trump, qui la surnomme «Pocahontas» pour se moquer de la mise en avant de ses origines amérindiennes. En février 2017, elle avait fini son discours à l’extérieur du Sénat, interdite de parole par ses collègues républicains alors qu’elle tentait de s’opposer à la nomination de Jeff Sessions au poste de ministre de la Justice (dont il a depuis été limogé).
Le maire de South Bend (Indiana, l’Etat dont le vice-président très conservateur Mike Pence était le sénateur) Pete Buttigieg a annoncé fin janvier qu’il lançait un comité exploratoire pour préparer sa candidature. Diplômé de Harvard, cet ancien de la Navy qui a servi en Afghanistan est le premier candidat à la présidence ouvertement homosexuel -il fait son coming-out en 2015, peu avant la légalisation du mariage pour tous à travers le pays. A 37 ans, il est le plus jeune candidat et compte bien miser sur sa jeunesse pour développer une «alliance intergénérationnelle» pour les Etats-Unis.
Un des piliers du mouvement #MeToo et défenseure de longue date des droits des femmes, la sénatrice de New York Kirsten Gillibrand avait succédé à ce poste à Hillary Clinton et compte bien réussir là où l’ancienne secrétaire d’Etat a échoué : battre Donald Trump. Elle n’avait pas hésité à demander la démission du sénateur démocrate Al Franken, accusé d’attouchements sexuels.
L’entrepreneur Andrew Yang a pour principale mesure l’instauration d’un revenu universel de 1000 dollars par mois pour tous les habitants. Il compte également s’attaquer à de nombreuses décisions de l’administration Trump : renforcer les taxes pour les plus riches, réintégrer les Etats-Unis à l’accord de Paris sur le climat et protéger les «Dreamers», arrivés enfants avec des parents immigrés et qui ont grandi dans le pays. Son ONG Venture for America attire l’attention sur les risques liés au développement de l’intelligence artificielle.
Peu après sa déclaration de candidature, la représentante de Hawaï à la Chambre Tulsi Gabbard a dû répondre à des critiques lui rappelant le poste qu’elle a occupé au sein de l’organisation de son père, qui avait pour but d’interdire le mariage pour tous à Hawaï tout en faisant la promotion des «thérapies de conversion». Elle a assuré avoir depuis changé d’avis sur le sujet. Adolescente, elle a fondé une organisation à but non-lucratif en faveur de l’environnement, un des points forts de son engagement politique, avec l’éducation. Engagée dans l’armée, elle a été déployée en Irak et au Koweït, avant d’être élue à la Chambre des représentants en 2012, devenant la première élue hindoue.
John Delaney était le premier démocrate à officialiser sa candidature, dès juillet 2017, soit trois ans avant la convention démocrate. L’ancien représentant du Maryland à la Chambre, qui a un homonyme chez les républicains, était un des plus riches élus du Congrès avec une fortune estimée en 2018 à 93 millions de dollars, qu’il a fondée grâce à la création de deux entreprises de finance.
Avec parismatch