Un système de corruption de grande ampleur a été révélé par la police judiciaire fédérale et les services fiscaux de Rio. Des soupçons d’achats de vote pour l’attribution des JO à la ville de Rio sont au cœur des investigations.
La ville de Rio de Janeiro devait-elle réellement accueillir les JO en 2009 ? La question peut se poser alors que le président du comité d’organisation des jeux au Brésil fait l’objet d’une enquête sur l’attribution de 2009. La police fédérale a annoncé, mardi 5 septembre, avoir perquisitionné le domicile de Carlos Arthur Nuzman.
Le président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Rio de Janeiro est soupçonné d’avoir payé 2 millions de dollars (soit 1,7 million d’euros) afin d’obtenir le vote de Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et membre influent du Comité international olympique (CIO).
Une association de malfaiteurs révélée
Au cours de cette enquête, ouverte il y a neuf mois en France, la police judiciaire fédérale et les services fiscaux de Rio ont coopéré avec le Parquet national financier. Dans un communiqué, le PNF a déclaré :
“Les investigations ont mis en évidence l’existence d’un système de corruption de grande ampleur organisé autour de Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack.”
Le parquet indique également que des preuves ont révélé une association de malfaiteurs menée par l’ancien gouverneur de Rio de Janeiro, Sergio Cabral, condamné en juin pour corruption passive et blanchiment d’argent.
Le PNF soupçonne les complices de Cabral d’avoir versé de l’argent contre le vote de Lamine Diack pour l’attribution des Jeux. Carlos Arthur Nuzman, pour sa part, aurait fait le lien entre les deux parties.
Le CIO veut des clarifications
En mars, le quotidien Le Monde avait révélé le versement de la somme de 2 millions de dollars à la famille Diack trois jours avant le vote du 2 octobre 2009 à Copenhague.
Le CIO n’a pas tardé à répondre à ce nouvel épisode. Mardi, il a indiqué avoir pris connaissance des éléments par les médias et promettant de faire tout son possible pour obtenir toutes les informations. Dans un communiqué, le CIO a assuré :
“Cela relève de la plus haute importance pour le CIO d’obtenir des clarifications sur ce sujet.”
Une conférence de presse des autorités judiciaires et policières brésiliennes doit avoir lieu ce mercredi 6 septembre, à Rio.
(avec Reuters)