Abidjan, Côte d’Ivoire, le 23 septembre 2016 – Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a demandé, le 22 septembre à New York, des mesures audacieuses pour éclairer l’Afrique d’ici dix ans. « Dix ans représentent un délai. Nous devons sortir l’Afrique de l’obscurité, un point c’est tout », a déclaré Adesina lors d’une table ronde dont le thème était « Comment l’énergie peut déclencher la prospérité mondiale ».
La rencontre organisée dans le cadre de l’Assemblée annuelle de la Clinton Global Initiative, avait également dans son panel, Nancy Pfund, fondatrice et associée principale de DBL Partners, une société de capital-risque, et Wanjira Mathai, directrice de Partnerships for Women’s Entrepreneurship in Renewables (wPOWER), à l’Institut Wangari Maathai. Les débats ont été animés par Elizabeth Littlefield, PDG de Overseas Public Investment Corporation. Dans l’assistance se trouvaient des décideurs politiques, des entrepreneurs, des investisseurs ainsi que des membres de la société civile.
Adesina a souligné l’urgence à fournir de l’énergie à des millions de personnes qui n’y ont pas accès. Le problème de l’accès à l’énergie est bien documenté. Sur les 1,3 milliard d’individus qui n’ont pas accès à l’électricité dans le monde, plus de 600 millions vivent sur le continent africain. « L’Afrique est tout simplement fatiguée d’être dans l’obscurité », a-t-il indiqué à l’auditoire.
Le manque d’énergie est l’un des principaux obstacles à la croissance économique, et cet obstacle empêche les jeunes de trouver facilement l’emploi qu’ils recherchent. Par ailleurs, le manque d’énergie peut être une source de graves problèmes de santé publique. L’on estime que quelque 600 000 Africains, en majorité des femmes, meurent chaque année à cause de la pollution de l’air dans leur domicile. « Il est insensé qu’une femme meure simplement parce qu’elle prépare un repas chaud », a ajouté Adesina.
Le « New Deal » pour l’énergie
La BAD a lancé un « New Deal » pour l’énergie en Afrique, qui présente les solutions à apporter aux problèmes énergétiques de l’Afrique, dans un paysage technologique et économique en pleine évolution. La Banque va investir 12 milliards de dollars EU dans différents projets énergétiques au cours des cinq prochaines années, et compte mobiliser environ 50 milliards de dollars EU auprès du secteur privé.
Pour régler un problème de cette envergure, le président de la BAD a lancé un appel en faveur d’une approche globale. « Il n’y a pas de dichotomie entre les solutions en réseau et les solutions hors réseau », a-t-il expliqué. Le « New Deal » pour l’énergie adopte une approche holistique des besoins du secteur. La Banque prévoit de mettre en place un Fonds pour l’inclusion énergétique, qui répondra aux différents projets (en réseau et hors réseau). Ce fonds permettra de renforcer les flux de capitaux privés vers ce secteur et d’apporter une réponse au problème de l’accès aux financements.
« L’argent n’est pas le seul problème », a fait ressortir M. Adesina, qui a également demandé la mise en place d’un environnement propice et des incitations appropriées aux investissements par le secteur privé. Il a par ailleurs souligné que les gouvernements, le secteur privé, les partenaires au développement et les ONG devaient travailler ensemble pour créer un meilleur bouquet de production énergétique.