Gestion HEC Montréal était présent au congrès RH 2017 qui avait lieu les 26 et 27 septembre derniers au palais des congrès à Montréal. L’occasion de prendre le pouls de la profession. À l’occasion de la conférence Forger les esprits créatifs pour bâtir le monde autrement, Ugo Cavenaghi, PDG du Collège Sainte-Anne et Marie Amiot, PDG de Factry, se sont fait les chantres de cette révolution qui s’en venait, celle des technologies qui allaient tout bouleverser. Le meilleur moyen pour l’appréhender ? Développer sa créativité.
UN MONDE EN PROFONDE MUTATION
Intelligence artificielle, l’apprentissage automatique (machine learning), l’apprentissage profond (deep learning), big data, etc. Dix ans en arrière, ces mots étaient encore inconnus au grand public. Aujourd’hui ils font régulièrement les manchettes des quotidiens à l’échelle internationale. C’est à un rythme effréné que la technologie évolue. Tellement qu’Ugo Cavenaghi prédit que 65% des jeunes exerceront des métiers que l’on ne connait pas encore. Il n’hésite pas d’ailleurs à en inventer certains comme le numeropathe, ce médecin spécialiste des technologies numériques ou le legisboteur, cet avocat spécialisé en droit des robots.
Au-delà de l’effet d’annonce, Ugo Cavenaghi a raison. Le monde vit actuellement une profonde mutation. Qu’il s’agisse d’avancées technologiques comme de l’apparition de modèles économiques, qui s’ils peuvent déranger, sont là pour durer. Pensez ici à l’économie circulaire avec une entreprise comme LOOP, à celle collaborative avec airbnb ou encore celle dite shared value qui combine profit et impact sur la société comme teo taxi. « Le monde change vite, très vite, et il n’attendra personne » comme aime à le rappeler Marie Amiot.
La nouvelle génération qui s’apprête à arriver sur le marché du travail est elle aussi très différente de ces prédécesseures. Cette génération Z qui fait couler beaucoup d’encre, souvent taxée de génération zapping tant elle aime essayer différentes choses, est une génération surinformée, surconnectée et avide d’implication. C’est une génération pour laquelle l’entreprise va devoir repenser son rôle. Ce qu’ils cherchent ? Un sens à leur travail.
PENSER CRÉATIF
Alors comment faire face à tous ces chambardements qui s’annoncent ? En adoptant une posture, une pensée créative. « La créativité, c’est la compétence clé du futur » martèle à ce sujet Ugo Cavenaghi. Oui mais, existerait-il des gens plus créatifs que d’autres ? La créativité serait-elle quelque chose d’innée ? « La créativité c’est quelque chose qui s’apprend, qui se développe » répond le PDG du Collège Sainte-Anne.
Comme on apprend le français ou les mathématiques sur les bancs d’école, la créativité elle aussi pourrait être enseignée. Car il s’agit surtout et avant tout d’une posture mentale à adopter. Les deux conférenciers nous livrent plusieurs conseils pour y arriver :
- Être capable de faire le choix de ne jamais voir le problème mais plutôt de toujours trouver une solution,
- Ne jamais avoir peur d’essayer,
- Cultiver la transdisciplinarité pour atteindre le plein potentiel,
- Toujours avoir en vue la mission première de son projet,
- Partager ses recherches,
- Savoir écouter,
- Créer des espaces qui favorisent la collaboration,
- S’amuser ! S’amuser est essentiel à l’ouverture et à l’innovation.
Tout comme Rome qui ne s’est pas faite en un jour, changer la culture d’une organisation prend du temps. Mais il est certain qu’au cours des prochaines années, et tout au plus décennies, chaque organisation sera forcée de s’adapter si elle veut perdurer.
Avec revuegestion