Après son vote contre le texte asile-immigration le 22 avril, Jean-Michel Clément s’est mis en congé du groupe LRM.
« On se sent toujours mieux en paisible compagnie de sa conscience. » Quelques jours après son départ du groupe La République en marche (LRM), lié à son vote contre le projet de loi sur l’asile et l’immigration adopté en première lecture dimanche 22 avril, Jean-Michel Clément ne regrette rien. Au contraire : le député de la Vienne affirme se sentir en accord avec lui-même. « Le mandat qui nous a été donné n’est pas impératif. Il y a un devoir d’exprimer ses propres convictions, même quand elles sont différentes de celles de son groupe », théorise le premier élu macroniste à avoir quitté la majorité. Et qui est à ce titre désigné dans la presse comme le « premier frondeur ».
Depuis la rupture avec sa famille d’adoption, cet ex-député socialiste se targue de recevoir de « très nombreux » messages de soutien venant aussi bien de citoyens que de personnalités politiques, comme les ex-ministres Christiane Taubira, Jean-Jacques Urvoas ou Dominique Bussereau. « On me félicite d’avoir dit non à ce texte inique et d’être allé jusqu’au bout de ma démarche », explique-t-il d’une voix posée. Référence à l’annonce de sa mise en congé du groupe majoritaire, le 22 avril, juste après son vote contre.
« A 63 ans, j’ai passé l’âge de passer en conseil de discipline… », dit celui qui a préféré prendre les devants, au lieu de subir la sanction qu’il savait inévitable. Le chef de file des députés LRM, Richard Ferrand, avait en effet menacé d’exclusion tout membre de son groupe votant contre le projet de loi. Mais M. Clément était trop en désaccord avec ce texte, qu’il jugeait excessivement répressif à l’égard des étrangers. « Il n’est pas normal qu’on laisse dans la précarité des gens qui ont déjà beaucoup souffert », déplore cet avocat spécialisé dans le droit des étrangers. Avant de s’insurger : « La tradition d’accueil existe-t-elle toujours dans notre pays ? »
Discipline trop…
Avec lemonde