Ce géant africain s’apprête à élire un nouveau président et un parlement, le 16 février. Voici tout ce que vous devez savoir sur cette puissance africaine incontournable et les enjeux de ces élections.
C’est le pays le plus peuplé d’Afrique avec 180 millions d’habitants. Le Nigeria, un poids lourd démographique et économique – la première puissance en Afrique subsaharienne -, compte beaucoup dans le continent.
Entouré par le Bénin, le Cameroun, le Niger et le Tchad, ce pays anglophone enclavé dans une région essentiellement francophone est une puissance régionale de premier plan en Afrique de l’Ouest.
Le Nigeria joue par exemple un rôle essentiel au sein de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le siège se trouve à Abuja.
Il est également l’un des plus importants contributeurs, en termes d’effectifs, aux missions de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. Confronté au groupe djihadiste Boko Haram, il a renforcé sa coopération avec les autres pays de la région, sur le plan sécuritaire.
Pour toutes ces raisons, l’Afrique aura les yeux tournés vers le scrutin du 16 février. Les Nigérians sont attendus aux urnes pour des élections générales. Ils voteront notamment pour réélire Muhammadu Buhari ou élire un autre candidat.
Muhammadu Buhari, le président actuel, se représente pour un second mandat. En 2015, il s’est fait élire sur une promesse, celle de faire table rase du passé.
Lutter contre la corruption, booster l’économie et défaire l’insurrection de Boko Haram ont été ses principales promesses de campagne. Ce qui lui a valu d’être le premier opposant nigérian à battre un président sortant.
Mais aujourd’hui, quel est le bilan de Muhammadu Buhari ? A-t-il réussi à tenir ses promesses ?
Un bilan mitigé
Difficile pour un cacique de la scène politique nigériane de faire peau neuve sans se débarrasser totalement des carcans du passé.
Rigueur et inflexibilité font notamment partie de la panoplie, selon plusieurs critiques, mais ce sont ces mêmes attributs qui ont séduit les électeurs il y a quatre ans.
Et Muhammadu Buhari n’a pas hésité à s’en servir dans son combat contre la corruption et la lutte contre Boko Haram.
Pourtant, la tâche ne s’est pas avérée simple. Dès son accession au pouvoir, le Nigeria a été en récession à cause de la baisse du prix du baril de pétrole. Cette dépendance du pays du secteur pétrolier n’a pas été sans conséquences.
La monnaie locale, le naira, s’est effondrée, ce qui a entraîné une grave pénurie de devises étrangères pendant la première année de son mandat.
Le chômage a aussi doublé dans un pays déjà très inégalitaire, où les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté. C’est un paradoxe dans la mesure où le Nigeria possède d’exceptionnelles ressources en hydrocarbures.
Muhammadu Buhari est parvenu toutefois à encourager les investissements dans l’agriculture et les projets d’infrastructures.
Et sur le plan sécuritaire, l’armée nigériane a réussi à regagner du terrain face à Boko Haram, qui cherche à renverser le pouvoir en place pour instaurer un État islamique. Cependant, des attaques récentes ont mis en évidence la fragilité de ces acquis.
Avec BBC