Qui comprend quelque chose à ce qui se passe avec le phénomène migratoire ? On a beau l’examiner sous tous les angles, cela reste une énigme. Une énigme peut-être enfin résolue, grâce à une approche fort différente de ce qui se fait habituellement. Valentin Vasilescu aborde le problème sous l’angle de la stratégie militaire, et là, tout devient lumineux, et… inquiétant.
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Dans un précédent article, j’ai fait remarquer que parmi les causes qui ont conduit à la détérioration du niveau de vie d’une grande partie de la vague d’immigrants qui frappent maintenant aux portes de l’Europe, se trouve être le bombardement de la Libye par l’OTAN et le renversement de Kadhafi. L’autre cause principale est le financement, l’armement et l’introduction en Syrie de djihadistes pour combattre Bachar al-Assad, par l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, pilotés par les Etats-Unis avec, entre autres, l’Angleterre et la France. L’activité principale de ces djihadistes a été de voler et d’assassiner la population locale.
Certains éléments communs aux plus de 400 000 immigrants de différents pays du continent africain et du Moyen-Orient sont : le pays cible (Allemagne) et la route suivie. Ces éléments semblent avoir été déterminés par des experts militaires d’une grande puissance mondiale qui, bien qu’invisible, dirige ces malheureux de l’arrière, grâce à des intermédiaires.
Les sciences militaires font souvent appel aux notions de Théâtre des Opérations militaires, d’Orientations Stratégiques, de Directions Opérationnelles, etc… Le Théâtre des Opération terrestre représente un espace géographique de la taille d’une partie d’un continent dans lequel sont menées les opérations militaires proprement dites. Les Orientations Stratégiques sont des bandes de terres imaginaires, en profondeur, qui permettent d’effectuer les opérations militaires. Elles sont axées sur un système terrestre de communication qui nécessairement converge vers un objectif stratégique. Les Directions Opérationnelles sont des segments des Orientations Stratégiques qui permettent de manœuvrer pour contourner les terrains difficiles d’accès et ainsi surprendre l’ennemi.
Plusieurs repères délimitent le Théâtre d’Opération de l’Europe Centrale-Europe de l’Est de celui de l’Europe de l’Ouest et se situent sur une ligne reliant les villes de Hambourg (Allemagne) et Innsbruck (Autriche). Au nord, la limite serait la côte de la mer Baltique, et au sud, la côte de la mer Egée. Les principales Orientations Stratégiques de ce Théâtre d’Opération sont : les pays Baltes, la Biélorussie, l’Ukraine et les Balkans. Les Orientations Stratégiques sur ces axes sont autorisées dans les deux sens pour les mouvements.
L’Orientation Stratégique des Balkans est le pont entre l’Europe et les continents Asiatique et Africain. À la différence des autres orientations stratégiques, les Balkans ont un relief accidenté, difficilement accessible, c’est la raison pour laquelle il existe deux articulations sous forme de bandes étroites, appelés Directions Opérationnelles.
La Direction Opérationnelle turque commence à Istanbul, où se fait le passage entre les continents asiatique et européen à travers le Bosphore et les Dardanelles. Elle entre dans le territoire bulgare avance par Burgas, traverse les Carpates méridionales en Roumanie pour rejoindre Belgrade-Pancevo et, de là, Budapest.
La Direction Opérationnelle grecque commence dans le port de Thessalonique, où durant la guerre, le 5 octobre 1915, un contingent de militaires anglais et français avait débarqué, ouvrant un nouveau front dans les Balkans. De Thessalonique la Direction Opérationnelle grecque suit le fleuve Vardar jusqu’à Skopje (Macédoine), où elle change de parcours pour se diriger vers la Serbie, sur la rivière Morava jusqu’à Nis où elle fait la jonction avec la Direction Opérationnelle turque de Belgrade. Il s’agit d’une route montagneuse, difficile à aborder, marquée par des sommets de plus de 2 500.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands, les Italiens et les Hongrois ont réussi une opération offensive du 6 au 23 avril 1941, qui a abouti à l’occupation de la Yougoslavie et de la Grèce. La direction principale de l’offensive se superpose à la Direction Opérationnelle grecque. Est-ce une coïncidence si quelqu’un, tel un expert en stratégie militaire, a « orienté » 90 % de la vague d’immigrants dans cette Direction Opérationnelle dont le terminus sera Allemagne ?
Pendant la guerre froide, l’Union Soviétique a construit tout un réseau appelé Druzhba pour assurer la continuité des approvisionnements en gaz vers l’Europe. Le tracé du pipeline Druzhba chevauche trois des quatre Orientations Stratégiques du Théâtre des Opérations d’Europe Centrale et de l’Est (Baltique, Biélorusse et Ukrainienne). La quatrième direction devait être couverte par South Stream, dont la Russie s’est retirée en raison des tergiversations de la Bulgarie sous les pressions de Washington.
Depuis l’automne 2012, le gazoduc Nord Stream transporte du gaz de la Russie jusqu’en Allemagne, sous la mer Baltique, en contournant les pays baltes et la Pologne. Gazprom l’a construit en coopération avec les entreprises allemandes et Françaises. L’Allemagne a récemment « eu l’impertinence » de s’accorder avec les autorités russes pour doubler le débit de gaz russe à travers la construction d’un autre gazoduc, parallèle à celui existant. Comme l’Allemagne a adopté une politique d’interdire la construction de centrales nucléaires, 70 % des besoins énergétiques du pays seront assurés par le gaz russe.
L’opération d’acheminement, bien synchronisée, de centaines de milliers d’immigrants d’Afrique du Nord et du Proche-Orient a de nombreux éléments en commun avec le plan d’affaiblissement et finalement de destruction des économies socialistes au niveau mondial. L’opération avait alors été conçue et exécutée par les États-Unis et ses alliés de l’OTAN. Et cela avait réussi avec la chute du mur de Berlin, l’éclatement de l’Union Soviétique et l’incorporation dans l’OTAN de tous les anciens États membres du traité de Varsovie. Serait-ce cette fois un plan visant à porter atteinte au « moteur » de l’économie de l’Europe, c’est à dire l’Allemagne ?
Au cours des 25 dernières années, depuis qu’ils ont remporté la guerre froide, les Américains détestent tous ceux qui essaient d’être indépendants mais qu’ils ne peuvent pas détruire. Les installations de production de l’Europe de l’Est ont été démantelées, vendues sous forme de ferraille, expédiées à l’Ouest et réaménagées pour le bénéfice de nouveaux propriétaires. Après les privatisations, les ressources naturelles se retrouvèrent donc automatiquement comme propriété des entreprises occidentales. Suite à cette vaste escroquerie, la majeure partie de la main-d’œuvre qualifiée en provenance d’Europe de l’Est, composée de centaines de milliers de spécialistes de haut niveau dans chaque pays, âgés entre 35 et 50 ans, fut envoyée en chômage de longue durée.
Avec reseau inter