Le centre Georges-Pompidou rend un hommage au sculpteur César, disparu en décembre 1998 à 77 ans. L’oeuvre la plus symbolique de ce sculpteur, le Pouce, y est déclinée en de multiples exemplaires. Elle ne doit pas cacher le reste de son oeuvre, à commencer par les compressions et la mousse polyuréthane. Par ses choix de matériaux, César a toujours provoqué le scandale mais aussi montré la voie.
César, le même que celui que l’on distribue fin février/début mars sous forme de compression dorée aux meilleurs acteurs et réalisateurs de l’année. Un pouce, dressé comme un symbole phallique, c’est une provocation. Et comme toute provocation, il fait parler. Il a surgi en 1965, d’une taille d’un mètre 85… énorme pour un pouce, modeste comparé à celui de 12 mètres installé dans le quartier de la Défense. Bientôt vingt ans après la disparition de l’artiste, le Pouce et ses empreintes digitales sont aujourd’hui célèbres dans le monde entier.
Des débuts en autodidacte
La rétrospective consacrée à César par le Centre Georges-Pompidou jusqu’au 26 mars 2018 illustre le parcours de celui qui a commencé en autodidacte par travailler des matériaux de récupération tout simplement parce que la pierre coûtait trop cher. C’est le temps de la soudure, des morceaux de métal ramassés dans les décharges. Le temps aussi de la formation. Une visite à Pompéi le marque. La vision des corps figés lui donne l’idée du moulage. Une idée qui aboutira au fameux Pouce mais pas seulement. César proposera aussi deux doigts en forme de V, un poing fermé, un sein géant réproduisant celui d’une danseuse du Crazy Horse Saloon. Mais son chef d’oeuvre restera le Pouce.
Reportage : France 3 Paris Île-de-France P. Sorgues / P. Pachoud / M. Bué
130 oeuvres
L’exposition du Centre Georges-Pompidou rassemble 130 oeuvres de César. Une sorte de justice puisqu’il était le seul artiste important du mouvement du “Nouveau Réalisme” à ne pas avoir fait l’objet d’une telle rétrospective. Elle se compose de plusieurs sections chronologiques. Ses premières silhouettes humaines et animales en fers soudés, inspirées par Giacometti. Puis, les premières compressions, suivies des moulages et agrandissements de parties de corps humains, les expansions en mousse durcie, les “enveloppages” (César enfermait des objets divers dans du plexiglas, elle restaient visibles mais inatteignables), et enfin les dernières oeuvre de l’artiste marseillais : les compressions des années 70 avec notamment les automobiles.
Avec culturebox