Loïc Mackosso a fondé et dirige Ariès Investissement, une société de conseil stratégique et financier basé à Brazzaville. Aujourd’hui, sept ans après le début de son aventure entrepreneuriale, son entreprise s’étend de plus en plus en plus au-delà des frontières congolaises et africaines, s’employant à jeter des ponts entre le Continent et des investisseurs à travers le monde. Retour sur le parcours d’un passionné.
En bon businessman, ses heures sont comptées. Arrivé lundi soir d’un voyage d’affaires à Paris, il est 9h20 du matin (heure de Brazzaville), mardi 30 janvier, quand Loïc Mackosso se signale prêt pour notre entretien. « J’ai un meeting à 10h avec un client, je cours donc contre la montre », confie-t-il.
A la tête d’Ariès Investissements, une société de conseil stratégique et financier à vocation de banque d’affaires qu’il a fondée en 2011, Loïc est devenu une des figures de l’entrepreneuriat jeune en République du Congo. Natif de Paris, il retournera assez tôt dans son pays d’origine où il fera ses études primaires et secondaires. Une fois le Baccalauréat en poche, il rejoint la France pour ses études supérieures en droit des Affaires à l’université de Lille, couronnées en 2003 d’un Master.
Passion née de l’exercice
Loïc s’est passionné du conseil financier lors de sa première vraie expérience professionnelle à Paris en 2004. Il exerce alors en qualité de juriste financier junior chez Assets Allocation Advisors, une société de gestion d’actifs appartenant au groupe bancaire ABN AMRO.
« Mon travail, à l’époque, consistait essentiellement à préparer des contrats de placement, et rédiger des mandats de gestion et globalement accompagner la responsable de la conformité dans ses missions », explique-t-il. « J’étais junior, je faisais mes premiers pas dans l’univers de la finance, puis je me suis dit : “Pourquoi ne pas faire la même chose au Congo ? ».
Décidé une année et demie plus tard à retourner exercer dans son pays d’origine, il est d’abord embauché en tant que Legal advisor auprès de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Son idée d’entreprise s’affine pendant son séjour de plus de cinq ans chez La Banque de développement des Etats d’Afrique centrale (BDEAC) en tant que Project finance legal officer. C’est alors qu’en février 2011, il signe « l’acte de naissance d’ARIES Investissements », dit-il, saluant au passage l’engagement à ses côtés des associés et collaborateurs qui l’ont, par la suite, rejoint dans cette aventure.
Ouverture
Sept ans plus tard, le jeune entrepreneur congolais se dit « fier » du bout de chemin parcouru. Aujourd’hui, il travaille sur trois métiers principaux à savoir le conseil en financement de projets d’investissement, le conseil stratégique et financier et l’intelligence économique.
Outre les entreprises locales qu’Ariès Investissements accompagne dans différents secteurs -avec des références telles que la société Aéroports du Congo (Aerco) ou la filiale locale du pétrolier français Total-, la société de conseil financier brazzavilloise intervient également pour des « projets importants » sur d’autres marchés à travers le Continent, notamment en RDC, au Cameroun et en Côte d’ivoire. Au-delà, la jeune pousse a ouvert des représentations à Paris, Washington et Singapour où Loïc se rend régulièrement. Objectif : créer des « ponts » entre l’Afrique et le reste du globe.
« Cela est important pour nous, dans la mesure où les entrepreneurs africains souffrent d’un énorme problème de financement. Ces trois capitales représentant de grandes places financières, il était naturel pour nous d’y être présents », explique le fondateur.
Lors de ses déplacements et grâce aux différents relais créés sur place, Loïc et ses équipes y mènent une double mission : d’une part ils recrutent des investisseurs pour les projets d’entreprise à fort potentiel au Congo et en Afrique et d’autre part ils suscitent l’intérêt d’entreprises étrangères pour des opportunités d’investissement en Afrique moyennant un accompagnement de la société.
A la poursuite du rêve
Depuis quelques années, le jeune entrepreneur porte le projet d’un fonds d’investissement qui ferait partie intégrante d’Ariès et qui vise la mobilisation de 35 millions d’euros à placer dans des projets en zone CEMAC. « Nous y travaillons sérieusement. Il est vrai que la crise économique que traverse la sous-région a quelque peu ralenti le développement de ce projet et nous oblige à revoir notre stratégie. Et c’est ce que nous faisons actuellement, car avant de mobiliser des fonds à l’étranger, il nous faut d’abord le faire au niveau local », confie Loïc pour qui, dans un tel contexte, ses aptitudes de persévérance, d’audace et de confiance en soi -tel qu’il se décrit personnellement- lui sont d’un grand secours.
« En tant qu’entrepreneur, ce sont des incontournables à développer pour réussir lorsque l’on est porteur d’une vision et que l’on est de nature travailleur. On m’a toujours dit, et c’est vrai, que pour avoir quelque chose qu’on n’a jamais eu, il faut faire ce qu’on n’a jamais fait. C’est de l’audace, sortir de sa zone de confort pour tenter de nouvelles choses. Par ailleurs, On ne convainc pas un client au premier coup, si on n’est pas persévérant, on n’arrive pas à grand-chose. Il m’est arrivé par exemple de convaincre des clients au bout de six mois, il ne faut rien lâcher. Enfin, la confiance en soi, en ses collaborateurs est aussi un indispensable. »
Au regard des besoins de financements de plus en plus importants dans le monde de l’entreprise au Congo en particulier et en Afrique en général, Loïc se dit « persuadé » que le fonds d’investissement constituent « le chaînon manquant à la chaîne de financement ». En attendant de voir ce projet prendre forme, Loïc Mackosso travaille pour réaliser son rêve, celui de faire d’Ariès Investissements, dans un avenir plus ou moins proche, l’une des plus grandes banques d’affaires indépendantes d’Afrique centrale. Et c’est dans la confiance que ce passionné d’entrepreneuriat, qui suit depuis son jeune âge les grands capitaines d’industrie telles que Dangote, fait ses pas.
« De plus, les mentors que j’ai eu la chance d’avoir m’ont fait croire en la puissance du travail et qu’en s’investissant à fond on pouvait arriver à de très bons résultats ».
Avec latribune