Au cœur de l’Océan indien, on en parlait comme du terminal à conteneurs de Maurice (MCT). Il faut désormais en parler comme d’un port conteneur qui entend peser dans la région. Etendu, renforcé puis modernisé, l’infrastructure est l’ancre des ambitions maritimes de Maurice qui entend profiter des potentialités de l’Océan indien.
« Un grand pas en avant pour attirer les principaux acteurs de la communauté maritime et capter une plus grande part du transbordement régional des conteneurs du marché ».Comme lorsqu’il a dévoilé la stèle inaugurale, Pravind Kumar Jugnauth, le Premier ministre mauricien affiche les ambitions maritimes de Maurice dans l’Océan indien, lors de l’inauguration de l’extension du terminal à conteneurs de Maurice (MCT).
Port-Louis, l’ancre des ambitions maritimes de Maurice
Après un agrandissement sur 800 mètres, le MCT est désormais passé au rang de port conteneurs. Dans le détail, une enveloppe de 191 millions de dollars a permis en deux années de travaux d’étendre de 240 mètres, le MCT. Il s’y ajoute la construction sur 7,5 hectares d’une courbe d’empilage et l’agrandissement sur 560 mètres de l’ancien quai.
Désormais, Port-Louis est le port le plus profond du sud-ouest de l’océan Indien. Les travaux permettent dorénavant à l’infrastructure portuaire de pouvoir accueillir et débarquer en même temps, deux grands navires conteneurs d’environ 360 mètres.
Ces travaux ne sont pas à minimiser pour le port de la capitale. Cet agrandissement devrait lui permettre d’atteindre un niveau de transbordement suffisant pour traiter efficacement les 7,3 millions de tonnes de cargaison, soit 99,5% des volumes du commerce extérieur du pays. L’agrandissement du MCT ne constitue que l’ancre qui renseigne sur les appétences maritimes du pays dans l’océan indien.
Plusieurs chantiers pour devenir un centre maritime et logistique
Face à la presse, Pravind Kumar Jugnauth a annoncé la construction d’un Island Terminal Container (ITC), une sorte d’île flottante de transbordement de conteneurs sur une superficie de 60 hectares et d’une capacité de plus de 1,5 million de conteneurs de vingt pieds (EVP),
Ce n’est pas tout, la Mauritius Ports Authority (MPA), chargée de la gestion portuaire du pays ambitionne également entamer la construction d’un terminal destiné aux navires de croisière qui pourra accueillir ses premiers navires vers la fin 2019. Les chantiers qui émergent sur les côtes mauriciennes entrent dans le cadre d’un plan gouvernemental piloté par la MPA.
Avec la construction sur plus de 360 hectares d’une zone économique spéciale à Riche-Terre qui devraient abriter des quartiers industriels et résidentiels, les autorités en place à Port-Louis veulent se positionner en centre logistique et maritime pour attirer les industries de transformation qui réexportent vers l’Asie et l’Afrique australe.
La concurrence avec les ports de la région et même ceux d’Afrique de l’Est promet d’être rude. Mais rien ne semble arrêter l’ambition de Maurice qui compte naviguer entre les géants pour se faire une place dans l’Océan indien.
Avec latribuneafrique