On l’a presque oublié, mais il y eut une première affaire DSK. Début mai 2011, une photo de l’AFP présente le patron du FMI, alors plus que probable candidat à la présidence de la République, s’apprêtant à monter à l’arrière d’une Porsche Panamera. Emoi général. « La Porsche tranquille » raille-t-on à gauche comme à droite. Que le couple Strauss-Kahn soit entre autres propriétaire d’un très bel appartement place des Vosges et d’un riad non moins cossu à Marrakech, passe encore. En revanche, prendre place à l’arrière d’une voiture haut de gamme d’emprunt – il s’agit du véhicule de fonction de Ramzi Khiroun, porte-parole du groupe Lagardère et conseiller en communication de DSK –, c’est franchir la ligne jaune.
Cet épisode illustre jusqu’à la caricature le malaise qui saisit les responsables politiques lorsqu’ils sont confrontés à la symbolique de l’automobile. Dans ce domaine, les dirigeants français ont fait vœu de pauvreté. Il est loin, le temps où Georges Pompidou, alors premier ministre, descendait vers son Auvergne natale au volant de sa Porsche 356 personnelle sans faire jaser. Et où Lionel Jospin évoquait son goût pour les cabriolets Renault et les grosses Peugeot.
Les véhicules cités dans le cadre de la déclaration de patrimoine à laquelle se soumettent les ministres sont pour l’essentiel de sages voitures françaises datant des années 1990 – hormis le Combi Volkswagen aménagé en camping-car de Jean-Marc Ayrault. Comme s’il s’agissait de mettre un point d’honneur à faire profil…
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