L’échange de produits contrefaits dans le monde représente près de 500 milliards de dollars (soit plus de 300 milliards d’euros) par an, soit 2,5% de l’ensemble du commerce mondial, selon un rapport publié lundi.
Selon cette étude menée conjointement par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO, ex-OHMI), la valeur mondiale des importations de biens contrefaits s’est élevée à 461 milliards de dollars en 2013, soit environ 338 milliards d’euros.
Dans l’Union Européenne, les produits piratés représentent jusqu’à 5% de l’ensemble des importations, soit 85 milliards d’euros presque “l’équivalent du déficit budgétaire de la France en 2014”, selon le rapport.
Les pays les plus touchés par la contrefaçon entre 2011 et 2013 sont les États-Unis, dont les marques et les brevets représentent 20% des copies, suivis par l’Italie, avec 15%, la France et la Suisse, avec 12%.
La Chine est de loin le premier pays producteur de produits de contrefaçons, 63,2% des produits saisis entre 2011 et 2013 étant d’origine chinoise. La Turquie est à la seconde place, 3,3% des produits saisis étant d’origine turque.
Danger
Tous les secteurs de l’économie sont concernés par ce phénomène, aussi bien les produits de luxe que de consommation courante, avec notamment les cosmétiques, les médicaments et les produits alimentaires.
Ces “mauvaises copies” – pièces automobiles défectueuses, médicaments aux effets néfastes, jouets dangereux – peuvent mettre en danger la vie des individus.
Hong Kong, Singapour et la Chine, plateformes incontournables du commerce international, sont des points de transit plébiscités pour l’envoi de marchandises piratées et les trafiquants sont souvent implantés dans les pays instables politiquement comme la Syrie et l’Afghanistan, note l’étude.
Les envois postaux, peu coûteux et moins repérables par les autorités, sont le principal mode d’expédition des copies et représentent 62 % des saisies entre 2011 et 2013, une proportion qui témoigne de l’importance croissante du commerce en ligne dans les échanges internationaux.
Le rapport de l’OCDE et de l’EUIPO, qui ne prend pas en compte le piratage en ligne, porte sur les données provenant de près d’un demi-million de saisies douanières réalisées dans le monde entre 2011 et 2013.
avec levif