Parmi les citations qui m’ont le plus marqué depuis que je me suis lancé en affaires, il y en a une qui se retrouve en tête de liste. «Qui ne risque pas de tout perdre tous les jours, ne risque pas assez». J’en conviens, cette phrase est lourde de sens.
Se lancer en affaires est l’un des plus grands risques que l’on peut prendre dans une vie. Quel meilleur choix de mots que celui de se «lancer» en affaires. Qui est-ce qui plus incertain quel le point de chute d’un objet qu’on lance. Quoi de plus incertain que la réussite, ou non, de notre entreprise.
Le risque fait partie intégrante de la vie d’un entrepreneur. Que ce soit tout au début, en croissance ou lors d’une acquisition, on ne peut jamais y échapper. D’ailleurs, c’est ce fameux risque qui permet à certains de gagner gros, très gros.
Les entrepreneurs Québécois ne font pas exception: d’Alphonse Desjardins à Joseph-Armand Bombardier, d’Alain Bouchard à Jean Coutu, tous ont pris d’immenses risques afin de réussir ce qu’ils ont entrepris.
Le risque est le premier et plus grand obstacle à l’entrepreneuriat. Peur de quitter son emploi, de perdre un revenu stable ou de travailler fort et échouer. Le risque empêche des milliers d’entre nous de faire le grand saut.
Personnellement, j’ai une relation amour-haine avec le ce danger. Je reconnais que c’est en prenant des risques que l’on réussit, mais je déteste le sentiment qu’il me procure.
Ce sentiment ressemble étrangement aux premiers amours. On a le cœur noué, les mains moites, des papillons dans le ventre. Rien n’est plus incertain que le futur immédiat, on doit foncer, on veut foncer, mais on a peur. On saute ou pas, on fait la grande demande, ou pas?
Une fois la décision prise, un immense poids disparaît tout d’un coup de nos épaules, la décision est prise, on ne peut plus reculer, maintenant, il ne reste plus qu’à espérer avoir fait le bon choix!
Malgré ce que l’on pourrait penser, me lancer dans la production de vodka sans aucune connaissance dans le domaine n’est pas le plus grand risque que j’ai pris. Au contraire, c’était une décision facile à prendre, je n’avais rien à perdre, j’avais tout à gagner!
L’essentielle préparation
C’est avec la croissance que les vrais risques apparaissent. Plus on croît, plus on risque. On ne se retrouve plus avec une simple idée en tête, on a maintenant quelque chose à perdre.
Attention, il y a le «bon» et le «mauvais» risque. Avec le temps, on apprend que le risque, tout comme la vodka, se consomme avec modération. Qui ne risque rien n’a rien, mais qui risque tout perd tout.
Le monde des affaires déteste l’improvisation et le risque n’y échappe pas. Oui, le risque se prépare. On ne lance pas un nouveau produit et l’on ne s’attaque pas à un nouveau marché sans avoir préparé un plan d’attaque au préalable. Il est primordial de prendre des risques réfléchis.
Cette fameuse préparation, si importante dans le sport ou en cuisine, l’est tout aussi en affaires.
Il n’y a pas de recettes miracles, pas de manière de l’éviter, le risque est là pour rester, surtout dans le quotidien de l’entrepreneur.
Mais rassurez-vous, le risque est normal, vous n’êtes pas les premiers, ni les derniers à en prendre.
Avouons le, quel meilleur sentiment que de celui de s’apercevoir que le risque que l’on a pris se sublime en succès, que la meilleure décision à prendre est finalement celle que l’on a prise.
Après tout, le plus grand risque qui existe, c’est de ne pas en prendre.
Avec lesaffaires