En Afrique, les femmes ont autant de chance d’atteindre des positions de pouvoir que dans d’autres pays. Le continent n’est pas à la traîne et peut mieux faire que les pays européens. Mais la route est encore longue pour atteindre la parité parfaite.
L’Afrique fait figure de bonne élève en matière d’égalité homme/femme. C’est ce que démontre le rapport de l’institut de conseil américain McKinsey, publié par Jeune Afrique, qui a analysé la présence des femmes à des postes à responsabilité dans le monde économique et politique.
Les femmes représentent 5 % des présidents-directeurs généraux (PDG), contre 3% en Europe. Mais la voie vers la parité parfaite est encore loin. Par exemple, seulement un tiers des promotions sont accordées à des femmes.
Les femmes dans le privé
La présence de femmes dans les conseils d’administration (CA) augmenterait la performance économique des entreprises, note le rapport, intitulé Women Matter (Les femmes comptent). Seulement 14% des membres des CA des groupes africains sont des femmes, contre 18% en Europe, et 10% en Asie.
Comme dans le reste du monde, les femmes sont moins présentes dans le haut de la hiérarchie. Il y a aussi des différences selon le domaine d’activité. Il y a plus de managers femmes dans la santé et les télécoms que dans l’industrie lourde.
Les femmes dans le monde politique
Au parlement et au sein des ministères, la place des femmes n’est pas la même selon les pays. Elles occupent davantage des postes politiques en Afrique australe et en l’Est, contrairement au nord et à l’ouest du continent.
Ici aussi, l’Afrique fait figure de bonne élève. En moyenne, il y a femmes députées sur le continent qu’aux États-Unis. Mais la part reste faible. La proportion de femmes dans les parlements nationaux (24 % en moyenne) devrait être multipliée par deux pour atteindre la parité parfaire.
Quel pouvoir accordé ?
Mais attention, « le nombre ne correspond pas au pouvoir », prévient l’étude. Même si de plus en plus de femmes atteignent des positions importantes, aussi bien au niveau économique que politique, elles n’ont pas forcément plus de pouvoir.
Dans les entreprises, la plupart (deux tiers) des femmes à des postes de cadre effectuent des tâches administratives et n’ont pas des positions de leader ouvrant la porte aux directions générales.
Des postes dans le social et la santé
Au niveau politique, comme dans beaucoup de pays du monde, les femmes ministres en charge le social et la santé. Les postes clefs, liés au budget et à la diplomatie par exemple, restent dans les mains des hommes.
« L’augmentation de la part de femmes dans les ministères est liée à la création de services dans l’aide social plutôt qu’à une réelle distribution du pouvoir », note le rapport.
Quatre actions reccomandées
Pour les auteurs de l’étude, les organisations publiques et privées africaines ne prennent pas au sérieux l’égalité homme/femme. « Aujourd’hui, certaines femmes réussissent parce qu’elles ont eu l’opportunité et la volonté. Mais il n’y a pas de politique coordonnée pour promouvoir la diversité de genre », indiquent les auteurs.
Quatre actions peuvent être mises en place, argumente l’étude : faire de l’égalité homme/femme une priorité dans la politique des entreprises africaines ; communiquer sur cette stratégie ; s’attaquer aux attitudes et aux préjugés avec de la formation ; sans oublier l’égalité au niveau du salaire et des promotions.
avec ouest-france