Le gestionnaire sud-africain de fonds de pension Public Investment Corporation (PIC) est en train de former un consortium d’investisseurs noirs en vue d’acquérir une participation dans la filiale africaine de la banque britannique Barclays, rapporte l’agence Bloomberg le 23 mai.
«Il y a des discussions avec des investisseurs institutionnels qui gèrent l’argent des noirs, comme les fonds de pension», a déclaré Dan Matjila (photo), le DG du plus grand gestionnaire de fonds en Afrique.
«Nous n’avons pas les fonds suffisant pour racheter la totalité de la participation qui sera mise en vente par Barclays mais nous sommes à la recherche de partenaires étrangers», a-t-il indiqué.
M. Matjila a également révélé dans ce cadre l’existence de discussions avec l’ex-patron de Barclays Bob Diamond. «Il serait bon d’avoir un apport de capitaux de l’étranger au regard de la taille de la transaction», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Nous souhaitons une structure à capitaux permanents. Une structure de type holding fonctionne mieux en ce qui concerne la gestion des coûts et pourrait par la suite se lancer dans des métiers annexes comme l’assurance et la gestion d’actifs».
Le PDG de la PIC a, par ailleurs, fait état de discussions avec la société d’investissement African Rainbow Capital du milliardaire noir sud-africain Patrice Motsepe, tout en indiquant que «rien n’est encore décidé».
Barclays a déjà cédé, début mai, un cinquième de sa participation dans sa filiale africaine dans le cadre d’un placement privé. Suite à cette opération, la banque britannique, qui ne déteint désormais que 50,1% de Barclays Africa, s’est engagée à ne pas céder davantage d’actions durant une période de 90 jours en vertu d’une clause de lock-up.
Plusieurs groupes bancaires africains et internationaux, dont le kenyan Equity Bank, le marocain Attijariwafa Bank et le suisse Falcon Private Bank ont déjà manifesté leur intérêt pour les actifs africains de Barclays. La firme de private equity Abraaj envisage aussi de former un consortium d’investisseurs pour déposer une offre d’achat d’une participation d’environ 35% dans la banque qui possède des filiales dans 12 pays africains et un portefeuille de 12 millions de clients.
A noter que la Banque centrale sud-africaine avait annoncé il y a environ une semaine qu’elle voyait d’un mauvais œil une éventuelle prise de contrôle de Barclays Africa par une firme de private equity. «Nous ne sommes pas très à l’aise avec la prise de contrôle de n’importe quelle banque par une firme de private equity. Cela implique très souvent des effets de levier et des stratégies de sorties, or les banques ont besoin d’actionnaires de long terme, avec une surface financière suffisante», avait déclaré le vice-gouverneur de la South Africa Reserve Bank, Kuben Naidoo, il y a environ trois semaines.
Avec Agence Ecofin