Comme la presse s’en faisait l’écho ces derniers temps, le Pdci-Rda enregistre depuis hier mardi 3 juillet 2018, la naissance en son sein d’un nouveau mouvement « Sur les traces d’Houphouët-Boigny ». Un mouvement que son initiateur, le ministre des ressources halieutiques Kobénan Kouassi Adjoumani a qualifié également de courant de pensée pour défendre le parti unifié selon la vision d’Alassane Ouattara, le chef de l’Etat. Pour l’instant, ni logo, ni sigle, ni bureau encore moins manifeste n’ont été présentés à la presse.
L’événement d’hier mardi à Ivoire Golf Club n’était qu’une simple déclaration de naissance. Depuis un temps, de hauts cadres du Pdci-Rda qui n’épousent plus l’orientation actuelle de Konan Bédié, président du parti font feu de tout bois pour faire passer l’idée selon laquelle le Pdci-Rda ne peut survivre qu’en se fondant dans un ensemble hétéroclite dénommé Rhdp parti unifié. Contre les décisions du dernier bureau politique tenu à Abidjan le 17 juin, Adjoumani and co n’ont de cesse marquer leur droit à la différence en poussant jusqu’à l’outrecuidance de faire admettre à Bédié la position contraire de ce bureau politique. Une rencontre dite de la dernière chance a même eu lieu à Daoukro lundi, entre Bédié, les cadres ministres et présidents d’institutions. Elle a accouché d’une souris, face à un Henri Konan Bédié inébranlable et ne voulant se laisser conter fleurette.
Renvoyés à leur copie, froissés et presque humiliés, Adjoumani et son groupe sortent un joker : le lancement d’un mouvement. Annoncé pour 15 h, puis 16 h ce mardi, la cérémonie qui a tenu en un seul discours a commencé finalement à 17 heures. Beaucoup de conciliabules avant que les ténors du mouvement ne dévoilent leurs visages en faisant une entrée en fanfare dans le grand chapiteau déployé. Des visages et des agitateurs d’idées déjà connus. Pas plus de dix personnes. La salle elle-même a dû se remplir par un grand renfort de fescistes pour la plupart en tenues rouges (de combat), une flopée de chefs traditionnels et des jeunes qui épousent sans doute l’idée.
En attendant les autres cadres indécis encore dans l’ombre, on peut citer quelques noms : Adjoumani Kobénan, Isaac Dé (ministre de la Construction), Alain Richard Donwahi (ministre des eaux et forêts), Raymonde Goudou (santé), Siandou Fofana (Tourisme), venu en retard, Amédée Kouakou (infrastructures économiques), Abinan Pascal (Réformes administratives), Albert Amichia (Sports et loisirs), l’ambassadeur Ehui Koutouan, le député Anoblé Félix (très proche de Duncan comme le maître de cérémonie, le journaliste Yao Noël). A ces visages connus, sont venus se greffer de grands anonymes qui sont soit des membres de cabinets des ministres et quelques élus Pdci comme le maire de Cocody N’goan Aka Mathias.
L’on note cependant de grands absents comme le vice-président Kablan Duncan en mission à l’extérieur, le président du sénat Jeannot Ahoussou ou encore Charles Diby Koffi du Conseil économique et social, Ahoua N’doli Théophile, dircab de Duncan à la vice-présidence. Tous ces derniers cités ne cachaient plus leur opposition à Bédié qui a renvoyé la création du parti unifié à l’après 2020. De plus, plus que jamais sous pression d’Alassane Ouattara, ce baroud d’honneur se présente pour eux comme le viatique pour sauver leurs postes. Avaient-ils le choix ?
Mais l’on eut cru qu’Adjoumani aurait le grand courage de se démarquer complètement du Pdci. Que non ! Faisant sienne la maxime « un pied dedans, un pied dehors » l’éminent cadre du Gontougo, professeur certifié de lettres devenu ministre dira de façon alambiquée : « c’est un mouvement au sein du Pdci » créé autour de Henri Konan Bédié pour « sensibiliser les bases du Pdci pour adhérer au parti unifié.»
Avec connectionivoirienne