Le Parlement européen a voté en 2016 une résolution très critique sur la politique d’aide au développement de la Nasan, la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition destinée aux pays africains pauvres dans laquelle l’Union européenne a investi plus d’un milliard d’euros. Pourquoi ?
Charles Goerens : Nous avons tout intérêt à ce que les pays en développement éradiquent la pauvreté et parviennent à la sécurité alimentaire. Or l’aide au développement est en partie dévoyée. Lorsque l’on brade en Afrique les bas morceaux de poulet non prisés par les Européens, on crée une rude concurrence sur les marchés africains et déstabilise des agricultures très fragiles.
L’UE devrait être le meilleur avocat des pays demandeurs de protection, comme elle a su, elle, protéger son agriculture. Pourtant dans les accords de partenariat économique (APE) qu’elle négocie avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).