Aujourd’hui, la patrouille aérienne russe Striji célèbre son anniversaire. Ce groupe de voltige est bien connu. Mais il y a des faits que vous pouvez ignorer. Pourquoi est-il plus difficile d’en devenir membre que d’être admis dans l’équipe nationale de foot? Quel lien a-t-il avec la ville française de Reims? Voici les réponses.
Le groupe de voltige aérienne russe Striji souffle aujourd’hui ses 27 bougies. L’occasion pour Sputnik de rappeler quelques faits intéressants relatifs à la célèbre patrouille dont certains peuvent vous surprendre.
Le premier Homme dans l’espace et la patrouille Striji
Le groupe d’acrobatie aérienne Striji a été formé le 6 mai 1991 sur la base du 234e régiment de chasseurs de la garde Proskourovski, qui s’était couvert de gloire pendant la Seconde Guerre mondiale.
A partir de 1950, ce régiment cantonné à Koubinka, dans la région de Moscou, avait notamment pour mission d’organiser les défilés aériens dans la capitale russe.En 1951, les pilotes de ses chasseurs à réaction ont, pour la première fois en URSS, réalisé des figures de voltige aérienne en groupe lors du défilé festif du 1er mai.
Les avions du 234e régiment d’élite escortaient les appareils des chefs d’État étrangers lors de leurs visites dans la capitale russe. En avril 1961, les pilotes de ce régiment ont également escorté l’avion transportant Iouri Gagarine à Moscou après son premier vol spatial. A partir de ce moment, les avions du 234e régiment ont toujours accueilli les cosmonautes russes.
Comment la patrouille Striji est-elle liée à la France?
Le groupe de voltige aérienne a pour la première fois montré son programme à l’étranger lors d’un show aérien grandiose organisé à Reims, en France, en mai 1992. Ce spectacle aérien était consacré au 50e anniversaire de l’escadrille franco-soviétique Normandie-Niemen.
Selon le site officiel des amateurs des Striji, la patrouille a impressionné le public occidental par ses compétences. Six chasseurs supersoniques de 4e génération MiG-29 ont exécuté presque toutes les figures d’acrobatie aérienne: boucles obliques, boucles Nesterov, tonneaux, etc.
Ils ont volé en formations «enveloppe», «croix», «pyramide», «aile» et «étoile». A la fin de la démonstration, les avions ont présenté la formation «tulipe» tout en déclenchant leurs fumigènes multicolores.
Les Striji ont participé à des dizaines de Salons d’aviation internationaux et spectacles aériens dans une trentaine de pays depuis 1992.
Pourquoi le groupe Striji s’appelle-t-il ainsi?
Des médias russes affirment que le nom du groupe Striji («Martinets») serait né spontanément lors d’un pique-nique du dimanche organisé par les pilotes et leurs familles. Plus tard, ce nom a été approuvé par le commandant de la région militaire de Moscou Nikolaï Antochkine et le commandant de l’Armée de l’air russe Petr Deïnekine.
La date officielle de création du groupe Striji est le 6 mai 1991, le jour où des avions blancs aux dérives bleues et portant des martinets noirs sur les prises d’air et des éclairs bleus sur les flancs ont effectué leur premier vol.
En 2003, l’apparence des avions de la patrouille Striji a changé. A présent, les chasseurs sont de couleurs rouge et blanche avec des martinets bleus. Ils sont ainsi peints aux couleurs du drapeau russe.
Comment des «pics» peuvent-ils donner des ordres à des «martinets»?
Les deux premiers commandants du groupe d’acrobatie aérienne Striji – Alexandre Diatlov et Nikolaï Diatel — avaient des noms dérivés du mot «diatel» qui signifie en russe «pic».
Toutefois, la tradition de placer un militaire qui porte un nom faisant penser à celui d’un oiseau à la tête du groupe des «martinets» s’est terminée là.
Le commandant actuel de la patrouille est Denis Kouznetsov, dont le nom provient du mot «kouznets», soit «un forgeron» en russe.
Qui peut devenir «martinet»?
Devenir membre de la patrouille Striji, qui a été reconnue comme étant le meilleur groupe de voltige aérienne au monde lors du Salon international Lima-1993, serait plus difficile qu’être admis à la sélection nationale de football.
Les représentants du groupe aérien inspectent régulièrement des unités de l’Armée de l’air russe pour trouver de vrais as qui doivent en plus faire preuve de qualités humaines notables. Les candidats doivent avoir moins de 35 ans. Pendant les années 1990, le critère d’âge était encore plus strict — 30 ans au maximum.
Les personnes retenues arrivent dans la région de Moscou pour passer des examens théoriques et pratiques. En cas de succès, ils sont transférés au 234e régiment. Mais cela ne leur garantit pas une place au sein des Striji. Les candidats doivent passer une formation de deux ans. Pendant cette période, certains d’entre eux comprennent qu’ils ne veulent pas s’entraîner tous les jours pour participer à seulement quelques spectacles aériens par an. D’autres personnes sont rejetées parce que leurs qualités humaines ou techniques de pilotage ne conviennent pas aux membres actuels du groupe.
Les «tonneliers» imbattables
En 2007, les Striji évoluant avec une autre patrouille aérienne, Rousskie Vitiazi («Preux russes»), ont battu un record du monde lors d’un festival international des groupes d’acrobatie aérienne à Joukovski, dans la région de Moscou.
Neuf avions des deux patrouilles, cinq Su-27 des Rousskie Vitiazi et quatre MiG-29 des Striji, ont réalisé un tonneau en formation grand diamant, pour la première fois dans l’histoire de l’aviation mondiale.
Trois ans plus tôt, en 2004, les pilotes des deux patrouilles avaient déjà battu un record mondial en accomplissant des figures de haute-voltige en formation grand diamant qui a ensuite été baptisée «Diamant de Koubinka».
sputnik