Les patrons de PME ont, à l’initiative de la CGPME, passé au scanner les projets et les programmes présidentiels en matière économique des trois principaux candidats à la présidentielle : Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon.
Les PME en France sont des petites et moyennes entreprises qui, pour la plupart, vivent et travaillent en province. Elles emploient entre 10 et 250 salariés.
Rarement plus, ce qui est une des faiblesses de l’économie française. Au-delà de 250, ces entreprises sont classées dans la catégorie des ETI, elles sont extrêmement rares alors qu’elles se développent très bien en Allemagne.
Toujours est-il que la France compte 3,5 millions de PME, soit 99,9 % des entreprises, et surtout 48,3 % de l’emploi salarié (en équivalent temps plein). Donc ça n’est pas rien. On dit toujours que si chaque entreprise créait un emploi, le problème du chômage en France serait réglé.
L’armée des PME est influente et puissante. Elle n’est sans doute pas homogène sur tous les terrains. Entre le bâtiment et l’électronique, on ne parle pas toujours la même langue, mais en général ce monde-là se reconnaît mieux dans la CGPME qu’au Medef.
La CGPME a donc passé au crible et au scanner devant ses adhérents, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon. Le résultat est sans appel, ni débat. Marine Le Pen les inquiète, Emmanuel Macron les intrigue, et François Fillon les intéresse le plus.
La présidente du Front National a beau présenter un programme « entièrement tourné vers les TPE et les PME, qui forment l’âme économique de la France » dit-elle, les patrons auxquels elle s’adresse sont assez peu convaincus de la crédibilité de ce qu’elle promet. Impossible de financer tout cela. Notamment en matière sociale. Mais ce qui rebute les petits patrons c’est la tendance au protectionnisme de son programme, la préférence nationale, et sa remise en cause de l’euro. Le Front National n’a pas pris la mesure de l’attachement des petits patrons à la capacité d’exporter. L’internet, le digital leur ont donné la possibilité de se vendre à l’extérieur du territoire et cela ne concerne pas seulement les entreprises de la Tech, mais tous les corps de métier y compris dans les secteurs industriels les plus traditionnels qui vivent à l’ombre d’un grand groupe donneur d’ordre lequel travaille à 80% pour l’étranger. Le Front National n’a pas compris que, quand Peugeot ou Renault construit une usine en Chine, ils emmènent avec eux des centaines de sous-traitants.
Les patrons de PME ont donc besoin d’un environnement qui leur permettent de développer une offre à valeur ajoutée, ce qui veut dire, beaucoup de souplesse dans le droit du travail, et beaucoup de souplesse dans la fiscalité du capital. Sans parler de la stabilité monétaire et de l’euro. D’une certaine façon, le Front National s’adresse plus aux couches très populaires, qu ‘aux entrepreneurs si modestes soient-ils, mais dont la population grandit de jour en jour.
Avec atlantico