Daniel Claude Abate (photo), le président du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam), rapporte les critiques que le patronat a répercutés à Mitsuhiro Furusawa, le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), en visite au Cameroun du 14 au 15 septembre.
« Au cours de cette réunion de travail à huis clos entre le DG adjoint du FMI et son équipe d’une part, et les principaux représentants du patronat camerounais d’autre part, les discussions et les échanges ont été certes courtois mais très francs et sincères », révèle Daniel Claude Abate.
D’après lui, le patronat camerounais a déploré la signature d’un nouveau programme économique et financier du FMI, le 26 juin dernier, dans lequel son nom et son rôle sont évoqués alors même qu’il n’a pas été suffisamment impliqué dans l’élaboration dudit programme. « Et même après signature, sa communication s’est faite en dilettante et de manière approximative et laborieuse », critique le président du Mecam.
Le patronat a regretté la faiblesse des ressources financières débloquées par le FMI pour aider la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à faire face à la crise actuelle afin de résoudre les déséquilibres extérieurs. « Comment expliquer par exemple, à titre de comparaison, que la Grèce dans les même conditions avec un PIB de 200 milliards $ ait bénéficié d’un package d’aide du FMI de l’ordre de 260 milliards $ (145 000 milliards de FCFA) alors que tous les pays de la zone Cemac avec un PIB de 75 milliards $ n’ont bénéficié que de 4 milliards $ d’aide (prêts). Soit seulement un peu moins de 2 500 milliards de FCFA. L’injustice des moyens est, on ne peut plus criante », fulmine le Mecam.
Le patronat a exprimé son incompréhension et sa plus vive préoccupation sur l’application qui est déjà faite par l’administration camerounaise d’un certain nombre de mesures issues de ce programme avec le FMI. Le Mecam cite, entre autres, des mesures concernant les transferts des entreprises à l’étranger, l’élargissement de l’assiette fiscale, le paiement anticipé du précompte fiscal, la résurgence des contrôles fiscalo-douaniers intempestifs au sein des entreprises, la mise en place unilatérale de mesures de restriction et de contrôle de la masse monétaire, etc.
« Il est regrettable que le FMI continue lui-même à s’enfermer dans les schémas ou des modèles qui ne tournent qu’autour des appuis budgétaires ou d’équilibre des finances publiques alors même que c’est l’activité économique qui génère les ressources publiques. On ne peut pas indéfiniment continuer à augmenter la pression fiscale et à élargir l’assiette fiscale.», martèle Daniel Claude Abate.
Avec investiraucameroun