Le chef de l’Etat est le seul habilité à enclencher l’arme atomique, via des codes transmis par son prédécesseur. Mais qu’en est-il dans la réalité ?
C’est l’un des secrets les mieux gardés de la République. A chaque investiture de président de la République, les codes nucléaires sortent de l’ombre. La fameuse «transmission» de ces codes est évoquée lors du premier tête-à-tête entre l’ancien et le nouvel élu, en présence d’un chef de l’Etat major de l’armée. Mais qu’en est-il en réalité ?
La dissuasion nucléaire française repose sur deux composantes : sous-marine, avec quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, et aérienne, avec des avions de chasse, également porteurs de charges nucléaires, basés à Istres (Bouches-du-Rhône), et Saint-Dizier (Haute-Marne).
La véritable transmission a lieu à un autre moment
Le feu nucléaire, dont la France dispose depuis la présidence de Charles de Gaulle, est encadré par des protocoles strictes et complexes. L’entretien entre le nouveau et l’ancien chef de l’Etat dure en général moins d’une heure. Une durée insuffisante pour évoquer tous les secrets d’Etat et aborder pleinement les modalités de la dissuasion nucléaire. Si les codes sont effectivement transmis ce jour-là, le président en exercice est en réalité «formé» plus tard, lors d’une «transmission approfondie». Celle-ci se déroule généralement dans le PC Jupiter, situé sous l’Elysée.
Il y a plusieurs codes et plusieurs détenteurs
Selon le niveau d’activation de l’arme nucléaire, différents codes sont nécessaires. Il y a donc plusieurs codes. Et le président n’est pas l’unique détenteur des fameux sésames. Ils sont partagés avec des hauts responsables militaires. En revanche, une procédure d’identification biométrique existe pour s’assurer que c’est bien le président qui a accès au système informatique. Enfin, ces fameux codes ne sont pas immuables, ils sont changés régulièrement.
La mallette noire du président ne contient pas de «bouton nucléaire»
Contrairement à une légende tenace, le président français n’a jamais porté de «clé» portée autour du cou où seraient inscrits les codes nucléaires… Quant à la mallette noire qui suit le président, elle contient en réalité des outils de communication pour permettre de joindre le président où qu’il se trouve. Ce «poste de commandement mobile» n’est pas spécifiquement dédié à l’arme nucléaire.
Avec leparisien