Parler aux bébés comme à des adultes (à savoir avec une syntaxe et un vocabulaire complexes) permettrait au cerveau des petits de mieux se développer.
C’est la thèse soutenue par des chercheurs américains lors de la conférence de l’Association américaine pour le Progrès de la Science. Mieux encore, cela stimulerait leur intellect.
Des différences dans les structures cérébrales
Ayant constaté que les enfants issus de milieux où la parole est moins élaborée sont généralement moins bons en classe, les scientifiques ont comparé les cerveaux d’enfants défavorisés à ceux d’enfants dont les parents, diplômés, avaient un niveau de vie élevé. Résultat, on constaterait des différences jusque dans les structures cérébrales des enfants. Et les auteurs de conclure qu’un vocabulaire de qualité permettrait un développement cérébral plus important.
Avant tout, c’est le plaisir pris entre l’adulte et l’enfant qui va stimuler le langage
En fait, il n’y a rien de nouveau là-dedans. Il est démontré depuis longtemps que la stimulation de l’aire du langage entraîne des modifications du cerveau. Faut-il pour autant rejeter un langage plus simple ? Surtout pas. En fait, “c’est dans les interactions avec son entourage que se construit le langage de l’enfant”, explique Céline Devillers, orthophoniste et formatrice dans le développement et l’éveil du langage.
Le plus important, c’est donc de parler avec son enfant. L’idée, pour Nicole Denni-Krichel, orthophoniste et enseignante, serait plutôt de se mettre au niveau de l’enfant et de reformuler ses mots quand ils ne sont pas adéquats. “Avant tout, c’est le plaisir pris entre l’adulte et l’enfant qui va stimuler le langage”, souligne-t-elle.