L’Allemagne devrait aider ses entreprises à minimiser l’impact du retrait américain de l’accord sur le nucléaire, tandis que la France a demandé des exemptions pour les entreprises implantées en Iran, selon les ministres de l’Economie des deux pays.
«Nous sommes prêts à parler à toutes les entreprises concernées de ce que nous pouvons faire pour minimiser les conséquences négatives», a déclaré le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, le 11 mai, sur les ondes de la radio publique Deutschlandfunk à propos des conséquences du retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien. «Cela signifie concrètement la limitation des dégâts», a-t-il précisé. Berlin n’aurait apparemment aucune raison immédiate de modifier son système de garanties de crédit à l’exportation pour l’Iran. Peter Altmaier a appelé à discuter des moyens d’éviter un impact négatif sur le marché du travail allemand après le retrait des Etats-Unis.
«Pour l’instant, il n’y a pas de raison de changer le précieux programme Hermes», a déclaré le ministre faisant allusion au système allemand de garanties de crédit à l’exportation ajoutant : «Nous commençons juste une conversation sur ce que sont les implications économiques et comment nous pouvons éviter les conséquences négatives pour les emplois en Allemagne.»
Le ministre allemand a toutefois reconnu que le gouvernement n’avait aucun moyen légal de protéger ses sociétés qui font des affaires en Iran. «Ce que nous faisons, cependant, est d’assister et de conseiller ces entreprises actives en Iran, qui veulent être actives en Iran et les conseiller, y compris légalement», a-t-il dit.
Le ministre a comparé la situation actuelle avec le conflit commercial déclenché par l’annonce de tarifs douaniers par les Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium, précisant : «Nous devons éviter toute escalade.»
Pour sa part, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a qualifié la décision iranienne de Donald Trump d’«erreur» en s’insurgeant verbalement contre le principe de l’extra-territorialité de la justice américaine. Le ministre a révélé qu’il avait discuté avec le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, d’éventuelles exemptions et d’un répit temporaire pour les sociétés françaises travaillant en République islamique.
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«J’ai téléphoné à mon collègue américain il y a deux jours et j’ai dit que cette décision contredit nos plans mutuels avec les partenaires américains», a déclaré le 11 mai Bruno Le Maire interviewé sur Europe 1, avant d’ajouter : «J’ai également demandé des dérogations pour certaines entreprises et des délais pour l’application des sanctions.»
Plus tôt cette semaine, la chancelière allemande Angela Merkel avait assuré le président iranien Hassan Rohani du soutien total de l’Allemagne à l’accord sur le nucléaire, tant que Téhéran continuerait d’en respecter les dispositions.
Le 8 mai, Donald Trump avait signé un décret présidentiel, retirant les Etats-Unis de l’accord sur le programme nucléaire iranien de 2015 et rétablissant les sanctions contre l’Iran dans un délai de 90 à 180 jours.
Avec rtfrance