Région d’Astrakhan, réserve de Bogdo-Baskouchak
Le mont du Grand Bogdo est considéré comme sacré par les kalmouks locaux : un autel bouddhiste trônait jadis à son sommet. Les pélerins s’y rendent pour méditer. Selon la légende, la montagne se trouvait sur les rives du fleuve Oural, mais deux saints kalmouks décidèrent de la déplacer sur les rives de la Volga. Après de longues prières, ils prirent la montagne sur leurs épaules et la transportèrent. Mais sur la route, l’un des moines fut pris de doutes, ses forces le quittèrent et la montagne les écrasa tous deux, se teintant de rouge. Les scientifiques, quant à eux, expliquent la couleur rouge de la montagne par une coulée d’argile du permien. L’argile étant fragile, il est donc interdit de s’y promener.
République d’Ossétie du Nord-Alanie, Parc National «Alania», col de Ouallagkom
Crédit : Anton Agarkov
Le mont Ouaza-Khokh est le point culminant du col de Digosky. Ce croc montagneux aux murs escarpés est toujours visible quelque part à l’horizon. Pour s’en rapprocher, il faut organiser une petite expédition : deux jours d’ascension à pied par des sentiers étroits, falaise d’un côté, précipice de l’autre.
Territoire du Kamchatka, parc naturel du Klyouchevskoi, éruption du volcan Plosky Tolbachik
Crédit : Anton Agarkov
Au Kamchatka, il y a toujours quelque chose en éruption, mais celle du Plosky Tolbachik en 2012–2013 était une véritable bombe. On la voyait de loin, et des hélicoptères volaient juste au-dessus du cratère, se posant à un kilomètre du foyer. Je suis allé encore plus loin : j’ai passé la nuit près du volcan en éruption, en plein mois de janvier au plus fort de l’éruption. Mais tout autour, il faisait moins trente degrés.
République du Daghestan, réserve du Daghestan, forêt de lianes de Samour
Crédit : Anton Agarkov
La forêt de lianes de Samour est considérée comme la forêt de lianes la plus nordique au monde. Ici, sans quitter la Russie, on peut découvrir la chaleur des tropiques et des enchevêtrements de lianes épineuses qui vous coupent la route. Par endroits, ces lianes recouvrent entièrement les arbres et en font des monstres verts. Pour prendre cette photo, j’ai dû moi-même prendre la pose, debout sur une fragile toile d’araignée de lianes. Elles ont plié sous mon poids, mais je n’ai pas touché le sol.
République d’Ossétie du Nord-Alanie, Parc National «Alania»
Crédit : Anton Agarkov
La rivière Ouroukh est l’une des plus folles et agitées d’Ossétie du Nord. Chutant d’un glacier, elle se précipite dans une grande vallée de montagne et se sépare en une dizaine de bras. J’ai photographié les restes du marais de Chifandzar, asséché depuis cinq ans. En été, cette plaine humide se transforme en paradis fleuri avec des dizaines d’espèces de fleurs. Mais seuls les garde-frontières, les bergers et les quelques touristes que n’effrait pas le voyage à cheval vers Chifandzar peuvent profiter de cette beauté.
République du Daghestan, réserve du Daghestan, barkhane de Sary-Koum
Crédit : Anton Agarkov
Sary-Koum est un endroit aussi beau que dangereux. Outre les inoffensifs lézards agam, les tortues Palassa et les fennecs, on y trouve des scorpions, des araignées venimeuses karakurt et falangi, ainsi que des vipères. Toute cette vie rampe à l’air libre au crépuscule et passe les journées à l’abri de la chaleur. Selon la légende, le barkhane de Sary-Koum est apparu après que le père d’une belle jeune femme ait exigé d’un cavalier amoureux d’elle qu’il façonne une montagne de sable assez haute pour que de son sommet soit visible le toit de la maison de sa soupirante. Le cavalier amassa assez de sable, mais pendant qu’il exécutait sa mission, il devint vieux, et son amoureuse aussi.
République de Bouriatie, réserve de Bargouzine
Crédit : Anton Agarkov
La Baie de Sosnovka marque la frontière sud de la réserve de Bargouzine, la plus ancienne réserve de Russie, qui a donné naissance au système de réserves du pays. Sur cette frontière, une famille de gardiens vit en ermite. Ils voient plus souvent des ours et des zibelines que des êtres humains, et ils ne s’en portent pas plus mal. D’un côté de leur maison, une taïga impénétrable, de l’autre, le lac Baïkal et les montagnes, et les berges de profondes rivières formant des étangs calmes.
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