Le 25 avril est la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Dans le monde, une personne sur deux vit dans une zone où elle peut être affectée. L’an dernier, 500 millions de cas ont été recensés alors que le taux de mortalité a baissé de 60 % en 15 ans et que le nombre de nouveaux cas a baissé de 40% sur la même période. Aucun vaccin n’existe pour le moment et ce « fléau » frappe particulièrement le continent africain.
de notre correspondant à Dakar,
Au Sénégal, les autorités ont fait de réels efforts pour faire chuter le nombre de cas de paludisme. Le président Macky Sall en a fait une priorité depuis son élection en 2012 mais dans le pays comme dans la sous-région, la lutte est loin d’être terminée. Au total, 500 000 cas ont été répertoriés en 2015 et plus de 500 personnes sont mortes de la maladie.
Le paludisme, infection parasitaire transmise par des moustiques femelles (les anophèles), continue de faire des ravages. « Je ne sais pas ce que c’est le paludisme », déclare cet ouvrier dans l’un des quartiers populaires de Dakar. Pourtant, l’éducation et la prévention menée autant par les autorités que par des associations apporte des résultats. La capitale était classée en zone rouge, ce n’est plus le cas.
« Chez nous, dès que la saison des pluies approche, on met des moustiquaires imprégnées » explique Diéna, mère de famille de 53 ans. Cet habitant du quartier de Ouakam poursuit : « Le paludisme touche particulièrement les enfants et les personnes âgées, dès que quelqu’un a de la fièvre, on l’emmène à l’hôpital. »
Des moustiquaires mal entretenues
A nouveau cette année, l’Etat sénégalais a lancé une grande campagne nationale de distribution de moustiquaires imprégnées, l’arme numéro un contre le paludisme. « Tout le monde sait que la durée de vie de ces moustiquaires n’est pas très élevée, en moyenne trois ans. On sait que dans les ménages au Sénégal, les moustiquaires ne durent pas trois ans, nous devons faire des efforts par rapport à l’éducation pour un meilleur entretien des moustiquaires, car nous faisons beaucoup d’efforts pour les distribuer », déplore le docteur Cissé, membre du programme national de lutte contre le paludisme.
Un autre élément a permis de réduire les cas de paludisme au Sénégal : l’accès gratuit au traitement depuis 2010. « Le Sénégal a rendu gratuit l’accès au traitement simple, c’est véritablement une initiative à saluer. Parce que le droit à la santé et à une vie saine est crucial et c’est à nous de nous assurer que nos populations en sont bien informées », détaille le docteur Mady Ba, coordinateur du programme national de lutte contre le paludisme.
Eviter les eaux stagnantes
La prévention et l’éducation ont aussi permis de faire baisser le nombre de cas de paludisme. Le message est clair : il ne faut pas avoir d’eaux stagnantes dans les cours des maisons.
Une priorité dans le quartier où habite Laye Diop. « Quand tu mets des seaux d’eau, c’est là où se reproduisent les moustiques, c’est pour cette raison que l’on évite de les laisser plus de deux ou trois jours. Mais aujourd’hui, la majorité des habitants du quartier le savent », explique cette habitante de Ouakam. Comme ses voisines, ces femmes sont très vigilantes lorsqu’arrive la saison des pluies.
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Comment améliorer ces résultats positifs ? Pour le docteur Cissé, une décentralisation des services pour gagner en efficacité et en réactivité est nécessaire. « Il faut un renforcement durable du système de santé, car il n’y a pas de programmes paludisme par districts ou par région. Nous sommes donc conscients qu’il faut renforcer ce système pour être plus efficace », commente le membre du programme national de lutte contre le paludisme.
Dans son rapport annuel, l’Organisation mondiale de la santé, si elle salue les avancées constatées rappelle qu’en 2015, 88% des cas de paludisme, 9 décès sur 10 sont survenus en Afrique subsaharienne.
→ LIRE : le rapport 2015 sur le paludisme dans le monde
Avec Rfi