Les automobilistes qui circulent sur la Métropolitaine vivront l’enfer après l’ouverture du Royalmount, selon la Ville.
Une fois le projet Royalmount complété, il faudra 25 minutes de plus pour franchir une distance de 6 km vers l’Est sur l’A40, qu’on voit au bas de cette illustration.
L’ouverture d’un mégacentre commercial à Montréal au coin des autoroutes Décarie et Métropolitaine aura des conséquences catastrophiques sur la circulation automobile déjà infernale, révèle un document de la Ville de Montréal obtenu par notre Bureau d’enquête.
Vous pensiez qu’il est actuellement difficile de circuler dans ce secteur qui est le plus achalandé au Québec avec 360 000 véhicules qui y passent chaque jour ? Vous n’avez encore rien vu.
Une fois le projet Royalmount terminé, en 2022, il faudra 25 minutes de plus pour franchir une distance d’à peine 6 km vers l’est sur l’autoroute 40 dans le secteur de l’échangeur Décarie, chaque soir de semaine vers 18 h.
Ce constat de la Ville se base sur les données des ingénieurs de la firme WSP, mandatés par le promoteur Carbonleo pour réaliser des études d’impact.
Pour les automobilistes qui se dirigent vers l’est via l’A520, on anticipe une augmentation du temps de transit de 10 à 16 minutes.
Au niveau des rues locales, les autorités craignent des «refoulements dans l’arrondissement Saint-Laurent» et des «retards élevés» à certains feux de circulation.
«Impacts majeurs»
La Direction des transports de la Ville de Montréal sonne l’alarme dans un document sur lequel nous avons mis la main et qui sera bientôt rendu public.
«Le projet a des impacts majeurs sur les déplacements dans un secteur déjà saturé», préviennent les autorités municipales.
«Les mesures physiques (prévues par le promoteur) ne sont […] pas suffisantes pour limiter les impacts du projet», observent-elles encore.
Le Royalmount, présenté par Carbonleo comme «une nouvelle ère en matière de destinations urbaines ultramodernes», doit attirer 30 millions de visiteurs par an dans ses locaux commerciaux, ses espaces de bureaux, ses hôtels, son cinéma et même son parc aquatique.
Les données de WSP ont été déposées en janvier 2018, mais n’avaient pas encore été rendues publiques par le promoteur.
Elles permettent de comprendre plus précisément l’impact attendu de l’implantation du Royalmount en plein cœur de l’île de Montréal.
Carbonleo, qui est aussi derrière le quartier DIX30 sur la Rive-Sud de Montréal, avait assuré en 2015 que son projet n’ajouterait «qu’environ 5 %» au trafic des autoroutes 15 et 40, mais n’avait pas donné d’exemple concret pour les voyageurs.
Passerelle piétonne
Les sombres prévisions de congestion routière ne tiennent même pas compte des autres projets qui pourraient voir le jour dans le secteur, dont le développement des terrains de l’ancien hippodrome et le prolongement du boulevard Cavendish.
Elles ont été calculées dans l’hypothèse où les neuf mesures d’atténuation du trafic proposées par le promoteur au coût de 50 M$ seraient mises en place.
Ces mesures incluent la construction d’une passerelle piétonnière jusqu’au métro De La Savane. Montréal soutient que le ministère des Transports est défavorable à deux de ces mesures qui l’obligeraient à réaménager une partie de son réseau.
Projet enclenché
Il y a trois semaines, Carbonleo a annoncé par communiqué que son projet était «lancé», c’est-à-dire qu’il a commencé à préparer le site et à démanteler des immeubles existants.
Il est loin d’être acquis que la Ville de Montréal pourra forcer le promoteur à revoir son projet, puisque ce dernier est situé presque en totalité sur le territoire de la ville de Mont-Royal.
La Commission sur le développement économique de la Ville de Montréal tiendra une assemblée publique le 27 novembre en soirée pour étudier le projet.
Avec journatdemontreal