L’effort d’industrialisation lancé par l’Ouganda semble porter ses fruits en termes de réduction de pauvreté. Un taux qui aurait baissé de moitié entre 1992 et 2013 selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA). Une croissance qui reste tout de même non inclusive et qui gagnerait à être mutualisée entre les 5 pays de la sous-région. Une manière de partager les risques et d’accélérer les échanges commerciaux régionaux.
L’Ouganda semble récolter les fruits de ses efforts en termes d’industrialisation. Selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), Kampala aurait réduit la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de plus de 50% entre 1992 et 2013. Une évolution positive qui s’est également étendue à la croissance économique du pays.
Croissance, mais sans inclusion
Il n’empêche que cette croissance reste loin d’être inclusive et n’aurait pas généré les emplois nécessaires à une réduction drastique du chômage des jeunes. Une situation qui contraste avec la croissance rapide du pays. En effet, l’Ouganda ne ménage pas ses efforts budgétaires pour favoriser son développement industriel, avec pour objectif de stimuler sa transformation économique.
Une approche louable selon l’UNECA, tant que les différents pays de l’Afrique de l’Est adoptent une approche sous régionale de développement industriel qui permettrait d’accélérer l’industrialisation de la sous-région. Une mutualisation des efforts qui représente une manière de fluidifier le processus. Les pays d’Afrique de l’Est pourront faire bénéficier leurs voisins de leurs avancées respectives.
Mutualiser les efforts
L’Ethiopie pourrait par exemple permettre à ses voisins de bénéficier de son expertise dans la modernisation de l’agriculture. Un secteur qui en plus de représenter un relais de croissance non négligeable est un secteur qui se démarque par son caractère inclusif, notamment en Afrique. Une initiative qui séduit du côté de Kampala. La mutualisation des efforts industriels dans la région devrait également donner un coup de fouet aux échanges régionaux.
Un flux inter frontalier qui devrait permettre aux 5 pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est d’écouler leurs productions respectives au sein de la Communauté. L’UNECA souhaite par ailleurs, que les différentes capitales d’Afrique de l’Est encouragent une industrialisation portée par le secteur privé et non par l’Etat. Une limitation du rôle du secteur public qui devrait cibler en priorité les sous-secteurs stratégiques comme l’agro-transformation, agro-produits chimiques, traitement minéral, produits pharmaceutiques, pétrochimiques et les biocarburants.
Les services contribuent plus que l’industrie
Les investissements soutenus de Kampala restent loin de se décliner sur l’ensemble du spectre économique. En effet seul, le secteur des services semble avoir reçu les bénéfices de cette croissance. En témoigne, la contribution au PIB de l’activité qui s’est établie à 30% contre 8% pour l’industrie. Une situation que Kampala semble décidée à changer en prévoyant une enveloppe de 1,1 milliard de dollars que pour le volet des infrastructures.
Bien que l’UNECA se montre optimiste quant à l’orientation décidée par Kampala, la Banque mondiale vient de son côté de tirer la sonnette d’alarme sur le surendettement qui devrait résulter de cet effort budgétaire. En effet, selon les estimations de l’établissement international, la dette publique ougandaise devrait atteindre un pic de 44% du PIB entre 2020 et 2021, contre 35% entre 2015 et 2016. Un niveau d’endettement qui reste gérable mais tout en étant vulnérable à la faiblesse des exportations ougandaises. L’exposition à la dépréciation du taux de change, une collecte de revenus non corrélés aux dépenses et des échéances à court terme de la dette intérieure sont autant de sources d’inquiétude pour la Banque mondiale.
Avec latribune