Expulsé de l’Ouganda le 14 février, Wim Vanhelleputte n’a pas dit son dernier mot. L’ancien président-directeur général de MTN à Kampala a décidé de porter plainte contre l’Etat à qui il reproche de l’avoir expulsé de manière « illégale et irrationnelle ».
Selon lui, la décision d’expulsion a été prise hors de toute procédure légale, et l’occasion ne lui a pas été donnée de se défendre ou répondre à son accusation. Par le biais de ses avocats, Vanhelleputte a ainsi exprimé son désaccord total avec le gouvernement ougandais.
Dans un dossier qu’il vient de déposer à la Haute Cour de Kampala, le responsable a dénoncé la décision de l’Etat ougandais à son encontre, demandant son abrogation ainsi que le versement de dommages et intérêts.
Visiteur régulier de l’Ouganda depuis 1993 comme sa plainte auprès de la Haute Cour le souligne, Wim Vanhelleputte est marié à une ougandaise avec qui il a eu deux enfants. Il était en poste depuis juillet 2016 avant d’être expulsé trois ans plus tard. L’Ouganda qui lui a assigné un statut de « migrant indésirable », a expliqué sa décision dans un communiqué du ministère des affaires intérieures, par « l’atteinte à la sûreté de l’Etat ».
De graves accusations formulées par Kampala
La plainte de Wim Vanhelleputte peut être considérée comme une matérialisation du côté de MTN, de la tension qui règne entre la société de télécommunication sud-africaine et l’Etat ougandais. L’ex-PDG n’est pas le premier expulsé par les dirigeants ougandais. En janvier dernier, trois membres de la direction de MTN Ouganda, notamment, le Français Olivier Prentout, la Rwandaise Annie Bilenge Tabura et l’Italienne Elsa Muzzolin, accusés d’avoir voulu « compromettre la sécurité nationale », ont été expulsé du pays par le gouvernement.
Evoquant le sujet avec Rob Shuter le directeur exécutif du groupe en janvier dernier au Forum de Davos, le président ougandais, Yoweri Museveni, a indiqué que ces fraudes dont les responsables de MTN étaient accusés, consistent à ne pas déclarer tous les appels passés par les utilisateurs avec pour effet de « priver le gouvernement de certains revenus ». Le chef de l’Etat est allé plus loin, accusant l’opérateur d’appauvrir les abonnés sans offrir un service de qualité.
Les deux hommes devraient pouvoir encore parler du sujet lors du Sommet Africa Now qui aura lieu les 12 et 13 mars prochain dans la capitale ougandaise, Kampala, et qui verra la participation du premier responsable de MTN dans le monde.
Avec : afrique.latribune