En Ouganda, le haricot fait partie des aliments de base, et est devenu récemment une culture de rente. Toutefois, plusieurs producteurs et productrices de haricot sont confrontés aux problèmes que leur causent les organismes nuisibles et les maladies, et qui menacent leur sécurité alimentaire et leurs revenus.
Nabajja Jema lutte contre ces difficultés, à l’aide de qualité de semences et de pesticides pour avoir de bonnes récoltes, une alimentation saine et un bon revenu.
Mme Jema cultive le haricot dans le district de Kyotera, au centre de l’Ouganda. Chaque saison, elle cultive du haricot pour nourrir ses cinq jeunes enfants et vend le surplus pour payer leurs frais de scolarité.
Elle déclare : « Les organismes nuisibles et les maladies sont un grave problème. Lorsque vous semez du haricot pour le vendre, vous devez tenir compte des maladies. » Mme Jema met de l’argent de côté chaque saison pour acheter des semences et des pesticides chez des fournisseurs agréés. Elle est convaincue que sans les semences et les pesticides, un agriculteur ou une agricultrice désireux de vendre sa récolte ne fera aucun bénéfice.
Les maladies les plus courantes du haricot sont l’anthracnose du haricot et le pourridié fusarien des racines du haricot que combat Mme Jema avec des semences certifiées. Elle affirme se réjouir du fait qu’elle parvient à éliminer les organismes nuisibles grâce aux pesticides.
En plus de lutter contre les organismes nuisibles et les maladies, Mme Jema s’assure de semer et sarcler à temps pour avoir une bonne récolte. Elle sème tout de suite après la première pluie et sarcle deux semaines après la germination, lorsqu’il a plu suffisamment. Elle explique : « Quand il pleut abondamment, je sarcle deux fois, car les mauvaises herbes réapparaissent quelque temps après le premier sarclage. »
Yasin Lutaaya est l’agent de vulgarisation agricole de Kyotera. Il affirme qu’en Ouganda, le haricot est désormais un aliment de base au même titre que le maïs, le matooke et les patates douces. Il déclare : « Les familles les plus démunies mangent du haricot à chaque repas de la journée, chaque jour de l’année, sauf lors de grandes occasions comme Noël et l’Aïd. »
M. Lutaaya ajoute : « Il y a un énorme marché pour le haricot, qui dès la récolte se retrouve directement dans les petites boutiques des villages, sur les gros marchés urbains et même chez les exportateurs. Pour cela, le haricot figure sur la liste de denrées à cultiver de chaque agriculteur et agricultrice en toute saison. »
Selon M. Lutaaya, le haricot est une bonne culture, car il est facile à cultiver, les mères savent qu’il est nourrissant et il pousse bien dans les plantations de café et de banane.
Mme Jema cultive le haricot sur de petits lopins avoisinant deux acres de terre au total. Quand il pleut bien, elle récolte environ huit sacs de 120 kilogrammes chacun. Chaque sac lui rapporte approximativement 120 000 shillings ougandais (34 $US). Elle déclare : « Le haricot génère de bonnes recettes parce qu’il y a beaucoup de pensionnats du district qui nous en achète. »
Mme Jema cultive le haricot depuis l’enfance, mais il y a juste quatre ans qu’elle a commencé à en cultiver pour avoir de l’argent, lorsque son fils aîné est entré au collège. Elle déclare : « Je savais que j’aurais besoin de beaucoup d’argent pour payer les études secondaires de mon fils et il semblait avoir un excellent marché pour le haricot. » Elle aime le haricot parce qu’il se conserve plus longtemps que le matooke ou les patates douces.
Mme Jema parvient à payer les frais de scolarité de ses trois enfants qui poursuivent actuellement leurs études secondaires. Elle raconte : « Je n’y serais pas parvenu si je ne cultivais pas du haricot pour la vente … Maintenant, je sais que tout est possible. Je pourrais même les pousser jusqu’à l’université. Toutefois, je dois acheter plus de terre pour pouvoir le faire. »