Bénin24 Télévision vous offre l’intégralité du discours du Président Olusegun Obasanjo lors de Rencontre Internationale sur la Traite Négrière à Cotonou (Bénin) mercredi 24 octobre 2018.
Discours de Olusegun Obasanjo
Excellence Monsieur le Président Nicéphore Soglo,
Excellence Monsieur le Président Boni Yayi,
Excellences, les Membres des corps diplomatiques,
Frères et sœurs,
C’est une joie pour moi d’être parmi deux frères. Notre aîné le Président Soglo et mon jeune frère le Président Yayi. C’est toujours un plaisir d’être ici. Quand je suis ici au Bénin, je suis parmi mes sœurs et frères. Je remercie le président Soglo d’avoir rendu ce jour possible. Comme vous l’avez entendu, nous avons été invités par le gouvernement du Japon à Tokyo.
Ils nous ont invités pour voir ce que nous pouvions mettre sur la table. Ils sont en préparation du sommet des chefs d’Etat africains qui aura lieu en août 2019. Ils étaient particulièrement intéressés par la sécurité.
De façon individuelle, nous avons réfléchi et collectivement nous avons sorti quelque chose. Le président Soglo était passionné par le sujet. Et bien entendu, je partage cette passion avec lui. C’est une passion mélangée à l’agonie. Je me suis dit, bien que le passé soit passé, il n’est pas bien d’oublier le passé. Parce que si nous oublions le passé, nous reprendrons les erreurs du passé.
Alors j’ai dit aux Présidents, qu’est-ce que nous pouvons faire pour ne pas oublier le passé tout en gardant un œil sur l’avenir. Alors nous nous sommes dit que le point de départ est au niveau de l’Union africaine pour qu’il y ait une journée de commémoration de l’esclavage. Je lui ai promis que je viendrai ici et d’amener le projet à partir d’ici vers nos frères qui sont au sommet de l’Union africaine. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes ici. Mais ce n’est pas la seule raison.
Il y a une deuxième voire une troisième raison. Peu importe ce que nous pensons ou que nous ne pensons pas, l’esclavage et la traite négrière ont une très grande implication dans l’état de sous-développement dans lequel nous nous trouvons. L’esclavage, la traite négrière, le néocolonialisme ont tous des conséquences sur notre développement. Alors que pouvons-nous faire par rapport à cette situation ?
Nous, anciens chefs d’Etat qui avons eu la chance de diriger nos peuples pensons, individuellement et collectivement que si nous sommes encore en vie, c’est parce qu’il y a encore du travail à faire. Alors la charité bien ordonnée commence par soi-même. Alors nous pensons à notre développement au niveau de la CEDEAO…
Il faut que nous commencions par le point de départ. Et si nous pensions à une seule devise pour la CEDEAO ? C’est notre responsabilité. C’est la responsabilité de notre peuple de savoir qu’une devise commune va booster le développement de nos pays. S’il y a d’autres en dehors du continent qui ne veulent pas que cela arrive, pourquoi continuons-nous à jouer leur jeu ?
Nous, anciens présidents ne pouvons pas croiser les bras et nous taire parce que nous avons déjà eu à conduire les affaires de nos Etats. Si nous faisons cela je me demande si Dieu ne va pas nous punir. Parce que nous avons encore des responsabilités individuelles non terminées.
Si nous devons avancer, nous devons faire en sorte qu’une journée soit retenue pour commémorer la traite négrière. Pour plusieurs raisons, plusieurs millions de nos frères ont péri à cause de cela. Si nous les oublions, leurs âmes ne nous laisseront pas tranquilles. C’est le premier point.
Deuxième point, quand nous oublions quelque chose, il y a de fortes chances que nous répétions les mêmes erreurs. Il faut toujours garder son objectif en tête. Et nous pensons que cela est indispensable.
L’esclavage continue en Afrique sous plusieurs formes. Le président Soglo a parlé de la Libye. Le cas de la Libye a été rendu public grâce aux médias. Il y a certaines d’autres parties de l’Afrique où l’esclavage continue encore mais sans qu’on en parle.
Je vous remercie