Des chercheurs américains ont découvert, chez la souris, une enzyme qui augmente la dépense énergétique et contribue à la perte de poids. Une piste d’intérêt pour lutter contre l’obésité.
ENZYME. Une équipe américaine rapporte avoir identifié une nouvelle voie enzymatique qui permet aux cellules graisseuses (adipocytes) de dissiper l’énergie sous forme de chaleur plutôt que de stocker les calories. Le tissu graisseux est composé des tissus adipeux brun et blanc. Ce dernier comprend la graisse viscérale et la graisse sous-cutanée. La fonction principale des adipocytes blancs est le stockage d’énergie. Il contient très peu de mitochondries. Le tissu adipeux brun a, lui, essentiellement une fonction de thermogénèse, autrement dit de dissipation calorique sous forme de chaleur. Il est composé d’adipocytes qui possèdent de très nombreuses mitochondries dans son cytoplasme, d’où sa couleur brune. Il est à noter que le tissu adipeux blanc renferme aussi des cellules ressemblant aux adipocytes bruns et que l’on nomme adipocytes «beiges », également aptes à participer à la thermogénèse.
Des chercheurs du Dana-Farber Cancer Institute et de la faculté de médecine de Boston, rapportent dans la revue Cell avoir découvert une enzyme jusqu’à présent inconnue sécrétée par les adipocytes bruns et beiges. Le mode d’action de cet enzyme, baptisée PM20D1, est original dans la mesure où il greffe des acides gras sur certains acides aminés. Il en résulte la formation de composés (N-acyl aminoacids) qui agissent ensuite en activant directement la thermogénèse au niveau des mitochondries, les centrales à énergie des cellules. Pour le dire simplement, tout se passe donc comme si ces acides aminés N-acyl aidaient à brûler les graisses stockées.
MASSE GRASSE. L’administration de ces acides aminés N-acyl à des souris obèses à augmenter leur dépense énergétique, réduire leur masse grasse, et améliorer l’équilibre glucidique. Dans le même temps, la prise alimentaire de ces rongeurs était légèrement, mais significativement, réduite. Selon les chercheurs, ces données laissent à penser que l’enzyme PM20D1 (ou les acides aminés N-acyl) représente une possible piste thérapeutique dans le traitement de l’obésité et du diabète.
Avec Sciences et Avenir