En 2009, Barack Obama s’est vu attribuer le prix Nobel de la paix pour ses efforts en matière de désarmement nucléaire. Il devrait maintenant le rendre, estiment des experts américains.
Le président américain Barack Obama revendique à tort des progrès en matière d’élimination des dangers nucléaires, écrit Barry M. Blechman dans The National Interest. En l’espace de huit ans, son administration a fait quelques petits pas dans cette direction. En revanche, elle a lancé un programme de modernisation des armements d’un coût sans précédent.
En 2009, Barack Obama a prononcé à Prague un discours dans lequel il a proclamé l’attachement des Etats-Unis à l’objectif de parvenir à la paix et à la sécurité dans un monde sans armes nucléaires. Ce discours lui a valu le prix Nobel de la paix. Cependant, le leader américain a manqué à plusieurs reprises l’occasion de s’approcher de cet objectif, selon le magazine.Tout d’abord, au lieu d’envisager des négociations bilatérales, l’Amérique a choisi de poursuivre son dialogue avec la Russie, qui a abouti à la signature d’un nouveau traité START (Traité de réduction des armes stratégiques). Pour The National Interest, il s’agit d’un succès modeste, car le traité n’a eu pour résultat qu’une petite réduction du nombre de missiles de longue portée.
Une autre occasion a été manquée en septembre 2009, lorsque Barack Obama a convoqué les leaders des Etats membres du Conseil de sécurité de l’Onu. Mais une nouvelle fois, aucune mesure concrète n’a été prise.
En outre, les modifications survenues dans la stratégie américaine d’utilisation des armes nucléaires n’ont pas concerné les deux points les plus importants. Primo, la politique nucléaire des Etats-Unis leur permet toujours d’être les premiers à utiliser des armes nucléaires dans certaines circonstances. Secundo, les modifications n’ont pas concerné les conditions dans lesquelles une réponse rapide est possible, alors que c’est un facteur clé déterminant la quantité d’armes nucléaires qui doivent être tenues en alerte.
Une nouvelle occasion a été manquée en 2010, lorsque des membres de l’Otan ont appelé à retirer d’Europe 180 bombes nucléaires américaines. Certaines d’entre elles sont conservées sur la base militaire belge de Kleine Brogel, qui a été plusieurs fois attaquée par des manifestants en 2008. Des armes nucléaires américaines sont également déployées à Incirlik, en Turquie, à plus de 100 km de la frontière syrienne.
Le président américain peut certes mettre à son actif le marché conclu avec l’Iran l’année dernière et les sommets sur la sécurité nucléaire qui contribuent à réduire la quantité de matériaux fissiles et à garantir leur stockage en toute sécurité. Mais cela ne compense pas les nombreuses occasions manquées mentionnées précédemment et la modernisation en cours du programme nucléaire, souligne l’auteur de l’article.
“Si ce programme est totalement réalisé, il éclipsera l’augmentation de l’arsenal nucléaire lancée par le président Reagan”, selon The National Interest.
“Non, Monsieur le président, vos réalisations dans le domaine nucléaire ne sont pas impressionnantes. La décence demande que vous rendiez votre prix Nobel de la paix”, conclut Barry M. Blechman.
Le 5 avril, Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis devaient investir dans le développement nucléaire en Europe afin de faire face à la Russie.
avec sputniknews