Sheryl Sandberg, directrice des opérations (COO) chez Facebook, entreprend dans la charité. Le fonds qu’elle prévoit d’alimenter doit notamment faire la promotion du droit des femmes et venir en aide aux familles endeuillées. La fortune de Sheryl Sandberg est estimée à 1,25 milliard de dollars selon Forbes et serait la septième femme la plus puissante au monde selon le classement du magazine.
Du droit des femmes aux banques alimentaires
Selon des proches de Sandberg interrogés par Recode, la cadre dirigeante veut que ses dons servent à financer l’organisation Lean In qui travaille sur la place des femmes dans le monde du travail et qu’elle a fondée. Des associations de lutte contre la pauvreté et d’aide alimentaire comme Second Harvest Food Bank ou des groupes de soutien aux familles comme Kara seraient également concernés pour recevoir des financements issus de ce fonds. La numéro deux de Facebook veut également renommer sa fondation the Sheryl Sandberg & Dave Goldberg Family Foundation après le décès de son mari à l’été 2015. Sa volonté philanthropique et son altruisme se sont élargis à de nombreuses causes depuis la perte de son époux comme le souligne le New-York-Times.
Parmi les autres organisations qu’elle souhaite aider figure OptionB.org, une nouvelle association qu’elle veut lancer pour aider ceux ou celles qui doivent faire face à une perte familiale ou un drame. Elle prévoit également de publier un ouvrage sur ce dernier projet.
Une tradition historique aux Etats-Unis
L’initiative de Sandberg est loin d’être inédite. Son employeur Mark Zuckerberg et son épouse Priscilla ont annoncé il y a un an qu’ils feraient don progressivement de leur stock d’actions Facebook (99%) d’une valeur estimé à 45 milliards de dollars fin 2015. Plus tôt encore, Warren Buffet avait également annoncé qu’il ferait don de 80% de sa fortune à la fondation de Bill et Melinda Gates en 2006.
Cette longue tradition remonte au 19ème siècle où les grandes fortunes américaines ont cultivé un goût pour leur philanthropie à travers des fondations culturelles, éducatives ou caritatives. Un autre facteur qui permet de comprendre cette appétence des milliardaires pour la philanthropie concerne le “giving pledge”. C’est “une promesse de don” qui permet de léguer une grande partie de sa fortune à des œuvres de charité au lieu de la léguer à sa descendance ou à ses héritiers comme le rappelle Rue89. Cette pratique est donc à la fois ancienne dans sa tradition et nouvelle par le fait qu’elle emploie les méthode et la logique du commerce moderne comme l’explique les auteurs américains Matthew Bishop et Michael Green de l’ouvrage intitulé Philanthrocapitalism : how giving can save the world » (« Philanthrocapitalisme : comment donner peut sauver le monde ») :
“Les nouveaux philanthropes croient qu’ils améliorent la philanthropie, lui donnant les moyens de faire face aux nouveaux problèmes d’un monde en plein changement. Et pour être brutal, c’était bien nécessaire, une bonne partie de l’action philanthropique au fil du temps a été inefficace.
Ils pensent être en mesure de faire un meilleur travail que leurs prédécesseurs. Les nouveaux philanthropes d’aujourd’hui tentent d’appliquer les méthodes de leur réussite financière à leur action de don. C’est pourquoi nous les appellerons des “philanthrocapitalistes”.”
Enfin, les milliardaires américains jouissent d’une grande liberté pour effectuer leurs dons contrairement à la France où ces pratiques sont bien plus encadrées au niveau fiscal notamment comme le souligne Frenchweb.C’est ainsi que Warren Buffet a déclaré“qu’une personne très riche doit laisser suffisamment à ses enfants pour qu’ils fassent ce qu’ils veulent mais pas assez pour qu’ils ne fassent rien.”