Les autoentrepreneurs de 2014 sont principalement des chômeurs visant à assurer leur propre emploi et des salariés du privé cherchant un complément de revenu.
Connu pour sa simplicité, le régime de l’autoentrepreneur attire moins de candidats que par le passé, suite au changement de règles et à sa requalification en micro-entrepreneur. En 2015, il n’a représenté que 43% des créations d’entreprise, contre la moitié en 2015, et 58% à son apogée en 2010, indique une note publiée par l’Insee. Un chiffre qui confirme celui publié par l’Acoss en juillet, faisant état de 40.000 créations nettes de comptes enregistrées en 2015, niveau le plus bas depuis la création du dispositif en 2008.
Si la mesure a été conçue à l’origine comme un tremplin pour la création d’entreprise pérenne et l’embauche de salariés, elle répond aujourd’hui à des aspirations différentes. Parmi ceux qui se sont lancés en 2014, seulement 6 sur dix sont allés jusqu’au bout et ont effectivement démarré une activité dans l’année. Sur ceux ayant démarré, 46% y ont trouvé un revenu de complément et seulement 54% en ont fait leur activité principale. Ces derniers sont surtout présents dans le commerce (19%), les activités spécialisées, scientifiques et techniques (17%) ainsi que dans la construction (16%).
Résultat, la population des autoentrepreneurs reste très hétérogène. D’un côté, on y trouve des chômeurs (28%), qui créent ainsi leur propre emploi et s’y consacrent totalement. De l’autre, des salariés du privé (38%) pour qui il ne s’agit que d’une activité secondaire apportant un revenu complémentaire. Parmi les autres profils, se retrouvent également des retraités (5%), des personnes sans activité, desétudiants etc.
Ils reçoivent davantage d’aides publiques qu’en 2010
Âgés de 38 ans en moyenne à l’immatriculation, les autoentrepreneurs de la génération 2014 sont légèrement plus jeunes que leurs prédécesseurs de 2010 ou les créateurs individuels classiques de 2014 (39 ans). Les moins de 30 ans sont plus nombreux: ils représentant 30% des immatriculations en 2014, contre 27% en 2010. Plus jeune, la nouvelle génération d’autoentrepreneurs est aussi plus diplômée: 29% sont titulaires d’un diplôme du supérieur, de deuxième ou troisième cycle (contre 24% en 2010). La part des femmes a également augmenté, passant de 34% à 37% et ces dernières concrétisent plus souvent leur projet que les hommes. En revanche, ils sont encore timides sur le Web: 6 autoentrepreneurs actifs sur 10 n’utilisent jamais les réseaux sociaux et n’ont pas de site internet consacré à leur activité!
Autre différence notable, les nouveaux autoentrepreneurs sont plus aidés que les premiers utilisateurs du régime. Plus d’un tiers d’entre eux ont bénéficié d’undispositif d’aide publique en 2014, soit 6 points de plus que pour la génération de 2010. Le dispositif de loin le plus courant est l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprises (Accre): 34% des autoentrepreneurs immatriculés en 2014 y ont eu recours, contre 28% en 2010. Bénéficier d’une aide publique favorise le démarrage et l’orientation vers une activité principale. Parmi les autoentrepreneurs ainsi aidés, 69% sont devenus actifs (contre 55% des autres) et les trois quarts d’entre eux exercent alors en activité principale.
avec lefigaro.fr