Cinq ans après son allié Renault, le groupe Nissan va implanter une usine de production de véhicules en Algérie pour un investissement de 160 millions de dollars. Un accord de partenariat a été conclu dans ce sens entre la société privée algérienne Hasnaoui et Nissan Motor afin de soutenir les ambitions africaines du groupe.
Dans le sillage des constructeurs d’automobiles Renault et Mitsubishi, le japonais Nissan va installer sa première usine algérienne. La décision a été officialisée ce mercredi 13 février par la signature d’un accord de partenariat entre la société algérien privée Hasnaoui et le constructeur Nissan. La signature fait suite à l’approbation du projet par le gouvernement algérien, il y a juste deux mois. Les différentes parties prévoient de créer dans les prochains mois, une joint-venture qui démarrera la construction de l’usine échelonnée sur une période de 12 mois.
L’Algérie, une priorité dans la stratégie africaine Nissan
La future infrastructure, au nom du Groupe Hasnaoui automotive production (GHAP SPA), devrait générer 1 800 emplois directs et 3 000 indirects en Algérie. L’usine devrait amorçer sa phase de production au premier semestre 2020, avec une capacité initiale de 63 500 véhicules touristiques et utilitaires légers par année, pour remonter progressivement et atteindre son niveau optimal en 2022, d’après les estimations fournies à la presse par le groupe Hasnaoui. Ce dernier a été le distributeur officiel des véhicules Nissan en Algérie sur une période de 25 ans.
Selon le vice-président de Nissan, chargé de la région Afrique, Peyman Kargar, l’Algérie revêt un caractère stratégique dans le plan de développement à moyen terme (2019-2022) de Nissan.
Concurrence Nissan-Renault en Afrique
Une partie de la production de l’usine est destinée au marché intérieur algérien et l’autre à l’exportation. Si aucune information n’a encore filtré sur l’emplacement exact du site, les représentants Algériens ont toutefois indiqué que le projet sera implanté dans la région de l’Oranie. Un projet où le constructeur japonais s’est engagé à un taux d’intégration local de 15 % après deux ans d’activité, et de 40 % au bout de quatre années. Pour obtenir ces résultats, Nissan compte s’appuyer sur son alliance internationale avec Renault et Mitsubishi afin d’optimiser les coûts de la sous-traitance en Algérie.
Toutefois, en pleine affaire Carlos Ghosn, le groupe japonais se positionne en concurrent de son partenaire Renault sur le marché algérien, qui a son usine à Oran, depuis 2014. Les deux structures seront sous formes de deux joint-ventures distinctes, indépendantes et en concurrence. Elles auront« leurs propres ambitions et leur propre stratégie de conquête du marché » a précisé Peyman Kargar à la presse. Par cet investissement, Nissan renforce sa présence en Afrique – où il est implanté en Egypte, en Afrique du sud et au Nigeria – pour porter sa production à 200 000 véhicules par an à l’horizon 2022.
Avec la tribune afrique