Le comité sénatorial nigérian qui avait été chargé de mener l’enquête sur les flux financiers illicites sortants, impliquant MTN Nigeria, a recommandé que soit sanctionnée Stanbic IBTC, la filiale dans ce pays du groupe sud-africain Standard Bank. Le comité dit avoir découvert que cette banque a fourni de faux documents, ayant permis la sortie illégale de 587,6 millions $.
Il demande par ailleurs à la banque centrale du Nigeria d’enquêter et de rendre compte aux sénateurs sur les activités de la filiale nigériane de Standard Bank, en rapport avec les opérations de change, et également de proposer un amendement de la loi sur les changes pour stopper la sortie illégale des capitaux étrangers.
La banque centrale du Nigéria n’est pas en reste. Le comité sénatorial lui reproche d’avoir introduit des flexibilités et des exemptions qui ont facilité les flux sortant de capitaux. L’enquête des sénateurs nigérians, rapporte que, si la filiale du groupe de télécommunication MTN a injecté 1,2 milliard $ en 15 ans (2001-2016), elle a aussi rapatrié près de 14 milliards $ pour la période 2006 à 2010.
Les flux financiers illicites sont considérés comme l’un des gros défis de l’Afrique. Selon le panel africain de haut niveau sur le sujet, ils priveraient les épargnes des économies africaines de près de 50 milliards $ par an, soit un volume bien plus important que l’aide publique au développement.
Au Nigéria où la crise des réserves de change a plongé le pays dans la récession, les politiques sont plus regardantes sur ce nouveau fléau. La valeur du rapport sénatorial n’en est pas encore au point d’inquiéter aussi bien Standard Bank, sa filiale, que le Groupe MTN. Après l’annonce de solides résultats le 27 juillet dernier, le telco a retrouvé les faveurs des investisseurs, même si son action reste sur une baisse de 46% sur les trois dernières années.
Avec agenceecofin