Muhammadu Buhari est déclaré vainqueur de la Présidentielle des 28 et 29 mars au Nigéria. Une victoire confirmée par la commission électorale indépendante et qui permet de faire un zoom sur l’homme et son parcours professionnel.
A 72 ans, Muhammadu Buhari est le nouveau Président élu du Nigéria à l’issue du scrutin des 28 et 29 mars 2015. Musulman et benjamin d’une famille de 23 enfants, le nouvel homme fort du Nigéria est un Général d’armée à la retraite, originaire de l’Etat de Katsina au nord du pays. Il a rejoint l’armée nigériane en 1961 après avoir étudié à l’école militaire de Kaduna.
Carrière militaire
En 1966, Muhammadu Buhari a participé au coup d’Etat sanglant ayant renversé le Général Aguiyi Ironsi. En 1975, il est nommé Gouverneur de l’Etat du nord-est pour superviser les réformes socio-économiques en vigueur. Un an plus tard, Olusegun Obasanjo, arrivé au pouvoir le promeut au poste de Ministre du Pétrole et des Ressources naturelles.
En décembre 1983, Buhari, alors Officier général Commandant de la troisième Division blindée de la ville de Jos renverse le Président Ibrahim Babangida et suspend la Constitution. Le Nigéria rentrait dans la troisième République. M. Buhari prit alors des mesures économiques tournées vers le rééquilibrage des finances publiques. Il met fin aux relations avec le Fonds monétaire international et instaure le “Buharism”: réduction des importations, relèvement des taux d’intérêt, arrêt des projets immobiliers, etc.
Droits de l’Homme
En 20 mois à la tête du plus grand pays d’Afrique, Muhammadu Buhari a été critiqué pour avoir pris un certain nombre de mesures liés aux restrictions en termes de liberté d’expression. Critiqué aussi pour ses mesures économiques qui peinent à stabiliser l’économie, Buhari est renversé du pouvoir en août 1985 par le Général Ibrahim Babangida. Son passage à la tête de l’organisme pétrolière “Petroleum Trust Fund” a été salué pour la transparence dans la gestion.
Retour en politique
En 2003, Muhammadu Buhari perd les élections devant Olusegun Obasanjo avec 11 millions de voix d’écart. En 2007 et 2011, il essuya les mêmes revers.
En 2012, la secte islamique Boko Haram a cité son nom parmi les personnes de confiance avec lesquelles elle pourrait discuter. Deux ans plus tard, il échappe à un attentat revendiqué par la même secte pour avoir condamné l’enlèvement des filles de Chibok. En janvier 2015, il a promis veiller à la liberté de religion et à la non-application de la sharia une fois au pouvoir.