Inaugurée à Niamey par le président Mahamadou Issoufou, la centrale de Gorou Banda, d’une capacité de 100 mégawatts, vise à remédier au problème des coupures d’électricité qui touchent la capitale nigérienne.
Le président du Niger Mahamadou Issoufou a officiellement inauguré ce dimanche 2 avril la centrale électrique de Gorou Banda, à dix kilomètres de Niamey. D’une capacité de 100 mégawatts (MW), cette nouvelle installation vise à fournir en électricité la capitale nigérienne et mettre un terme aux délestages à répétition qui touchent ses quelque 1,3 million d’habitants.
D’un coût de 75 milliards de francs CFA (115 millions d’euros), la centrale de Gorou Banda a bénéficié entre autres de financements de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) à hauteur de 15 milliards de francs CFA pour une tranche de 20 MW. Elle faisait aussi partie des 19 projets que l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (Arei) souhaitait voir financer par ses partenaires.
La centrale de Gorou Banda se décompose en quatre groupes électrogènes, équipés de moteurs du groupe allemand MAN. D’une superficie de 80 hectares, elle est désormais le principal site de production d’électricité du pays. Démarrés en 2014, les travaux de construction ont été réalisés par deux entreprises chinoises, Sinohydro, déjà à la manœuvre dans les travaux de la centrale de Busanga en RDC, et Tebian Electric Apparatus (TBEA).
Des coupures d’électricité fréquentes
Selon un communiqué officiel, Mahamadou Issoufou s’est réjoui de l’aboutissement de ce « projet structurant » qui selon lui « permettra de réduire les coupures intempestives que connaissent les populations de Niamey et ses environs ». L’inauguration de la centrale de Gorou Banda ce dimanche coïncidait avec l’anniversaire de son investiture, suite à sa réélection en 2016.
Cette centrale constitue « un pas important » vers la couverture des besoins en énergie, a encore déclaré le président nigérien, citant notamment d’autres projets dont le barrage de Kandadji, projet hydroélectrique d’une capacité de 130 MW à 180 km au nord-ouest de la capitale Niamey, qu’il espère inaugurer avant la fin de son deuxième mandat en 2021.
En mai 2011, la capitale s’était retrouvée partie plongée dans le noir pendant plusieurs semaines alors que la température avoisinait les 48 degrés. En cause : la chute de trois pylônes qui acheminaient le courant depuis le Nigeria voisin − lequel fournit plus de 80% de l’électricité au Niger − un accident causé par un violent orage.
Ces délestages, qui avaient fortement perturbé le système de distribution d’eau potable et posé de sérieux problèmes dans les centres de santé, avaient suscité la colère des habitants.