Le président nigérian Muhammadu Buhari a déclaré qu’il allait bien à une délégation du ministère de l’Information qui lui rendait visite à Londres, où il réside depuis plus de trois mois pour des raisons de santé.
« Je vais bien. Je pense que je pourrais rentrer à la maison, mais ce sont les médecins qui décident », a affirmé Muhammadu Buhari à cette délégation, selon un communiqué du ministère de l’Information publié samedi dans la capitale fédérale nigériane.
« J’ai appris à obéir aux ordres plutôt que de les donner », a poursuivi le président dans ces propos toujours cités dans le communiqué, sans que cette déclaration ne soit relayée par un message audiovisuel du chef de l’Etat.
« Revenez ou démissionnez : trop c’est trop »
Les voix commencent à s’élever au sein de la société civile nigériane, qui organise depuis lundi des sit-in de protestation dans Abuja pour demander au président de « rentrer ou démissionner ».
« Revenez ou démissionnez : trop c’est trop », pouvait-on lire pendant les manifestations de lundi, ou encore : « Si le président Buhari ne peut pas rentrer au Nigeria après 90 jours d’absence, il doit démissionner de ses fonctions », « Buhari, où es-tu ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Les Nigérians veulent de la transparence. »
Le précédent de l’ancien président Yar’Adua
Muhammadu Buhari, 74 ans, s’est rendu dans la capitale britannique le 7 mai dernier pour suivre des examens médicaux, laissant le pouvoir entre les mains de son vice-président Yemi Osinbajo.
Cela fait suite à une autre absence du pouvoir, entre janvier et mars, où il était parti suivre d’autres examens médicaux.
En 2010, l’ancien président Umaru Musa Yar’Adua, après des mois de traitement à l’étranger, était mort en exercice. Le pays avait connu une crise politique et Muhammadu Buhari – alors dans l’opposition – avait demandé des comptes à la présidence sur l’état de santé du dirigeant nigérian.
Avec jeuneafrique