Le climat était tendu mardi 17 octobre au tribunal d’Abuja, à l’ouverture du procès de Nnamdi Kanu. Ce leader indépendantiste et directeur de la Radio Biafra à Londres est poursuivi pour trahison et atteinte à la sûreté de l’Etat. Son procès s’est ouvert en son absence sur fond de tensions.
« Où est Nnamdi Kanu ? », demande à plusieurs reprises la juge Binta Nyako. « Je ne sais pas où est mon client, sa maison a été envahie par des soldats et depuis ce jour-là, je n’ai pas eu de nouvelles de lui », affirme Me Ifeanyi Ejiofor, l’avocat du leader indépendantiste. « Je ne peux pas dire si l’inculpé est mort ou vivant », ajoute-t-il d’un ton ironique, selon notre correspondant qui assisté à l’audience de mardi.
Tancée par les avocats de la défense, la juge Binta Nyako menace de se révoquer. Avant finalement de reporter l’audience.
Au-delà des chefs d’inculpation de trahison et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, la justice reproche à Nnamdi Kanu d’avoir enfreint les conditions de sa liberté provisoire. Nnamdi Kanu n’était pas censé prendre la parole en public ou donner des interviews, souligne l’accusation.
Sur le fond, l’absence de Nnamdi Kanu amplifie l’inquiétude de ses sympathisants qui demandent à l’armée des preuves de vie de Nnamdi Kanu.
Ce procès se tient dans un contexte compliqué : l’atmosphère dans cinq Etats du sud-est, concernés par cette cause biafraise, est très tendue. L’armée a lancé une opération de lutte contre le banditisme et affirme avoir arrêté 106 personnes pour des faits présumés de cambriolage ces dernières semaines.
Avec RFI