Il y a du grabuge dans la campagne électorale nigériane, et un procès qui fait grand bruit à moins d’un mois du scrutin présidentiel du 16 février. Le président de la Cour suprême, inculpé pour fraude, doit être jugé par le Tribunal du code de conduite, une juridiction d’exception, créée spécialement pour juger les questions d’éthique. Dès son ouverture le 14 janvier dernier, le procès avait été ajourné en raison de l’absence de l’intéressé. Ce mardi 22 janvier encore, le plus haut magistrat du Nigeria ne s’est pas présenté à l’audience. Le gouvernement a toutefois réclamé à la justice la suspension du président de la Cour suprême le temps de son procès.
Bis repetita. L’audience devant le Tribunal du code de conduite s’est ouverte ce mardi sans le juge Walter Samuel Onnoghen, le plus haut magistrat du Nigeria, qui est accusé de ne pas avoir déclaré plusieurs comptes bancaires en dollars, euros et livres sterling.
Cela n’a pas empêché le procureur de demander à la justice de suspendre le juge de ses fonctions le temps de son procès.
Le tribunal ne s’est pas prononcé dans l’immédiat sur cette requête. Il a en revanche rejeté la demande de suspension du procès formulée par la défense avant de renvoyer l’audience au 28 janvier prochain.
En attendant, l’affaire fait polémique. L’opposition accuse notamment les autorités de vouloir se débarrasser du juge alors que la Cour suprême est compétente pour régler les éventuels litiges liés au scrutin.
Il faut dire que le juge Onnoghen est notoirement critique vis à vis du pouvoir actuel. Il a dénoncé à plusieurs reprises la « politisation » des nominations dans le système judiciaire nigérian depuis l’élection de Muhammadu Buhari à la présidence en 2015.
Sa nomination à la tête de la Cour suprême n’avait d’ailleurs été confirmée par le Parlement qu’en mars 2017, cinq mois après son entrée en fonction. Ce qui avait alors fait dire à plusieurs observateurs que le chef de l’Etat était contre sa candidature.
Avec RFI